LE CINEMA D'HORREUR QUI DONNE A REFLECHIR
J'avoue ne jamais m'être vraiment intéressé au cinéma dit d' "horreur" et le peu de films que j'ai regardé sont restés au niveau du ressenti immédiat, personnel, sans chercher plus loin que leurs effets spéciaux....
"DIARY OF THE DEAD" est parait -il autrement différent ?, et c'est sans doute pour cela qu'il a décroché le prix de la critique internationale ( GERARDIMER). La lecture de l'article du "journal du Dimanche" ( les Horreurs du 20 heures) a fini de me convaincre que GEORGE A ROMERO ne s'est jamais contenté de faire peur car ce qui lui importe c'est de " Dénoncer la lente dégradation de l'humanité".
Je devais avoir la tête ailleurs, en 68, quand est sorti " la nuit des morts vivants" qui dénoncait les méfaits physiques et moraux laissés par la guerre du Vietnam ? "Zombie" , dix ans plus tard , je ne l'ai découvert, si je m'en rappelle bien ?, qu'a travers une rediffusion à la télé ; et là encore j'avai rien remarqué sur la dénociation du consumérisme ; en tout cas ça ne semble pas avoir troublé grand monde. "Le jour des morts vivants" de 1985 (avant la chute du mur) , je l'ai carrément ignoré à un moment où le totalitarisme faisait débat pour moi aussi . Le dernier film a porté sur l'interventionnisme en Afghanistan et en Irak (LAND OF THE DEAD -2005);
Mille excuses donc à ROMERO qui s'est décarcassé tout ce temps dans un genre difficile.
On comprendra donc qu'ici je me contente de tracer l'intrigue de son dernier film qui sort mercredi, dont le scénario est d'une "lucidité rare" (S.B "le journal du dimanche") pour nous projetter dans l'abyme audio visuel des temps modernes.
Tout part d'une annonce au JT que les morts reviennent à la vie . partant de là, grosse panique : comment l'individu lambda peut il sauver sa peau?
Romero dénonce le fait qu'aujourd'hui, chacun peut donner son avis sur internet, mais plus personne ne sait où se trouve la véritable information, puisque tout est subjectif et que chacun (e) part du principe qu'il a raison.
On l'a vue, lors de la guerre en Irak, même les chefs d'ETAT sont capables de mentir et de cacher la vérité; et tant pis si ça coute la mort de milliers d'innocents. Plus aucun média reste crédible. C'est donc compréhensible qu'à un moment donné tous les "morts vivants" ressurgissent pour se faire entendre et mettre fin à cette indifférence finale qui fait que chacun dans son coin on cherche , par tous les moyens dont on dispose, à sauver sa peau. On est loin du chat mort-vivant de SCHRODINGER, encore que si on regarde les mutilés américains, irakiens et tout les autres, ils vont bien finir, si ça continue sur la lancée, à ce que demain ils soient plus nombreux que les gens dit "valides". Ces morts vivants ne se poseront pas le problème de la décoherence et de la non localité du temps et de l'espace, comme ils se foutront pas mal de ce problème de physique quantique;
Je ne sais pas si je suit mentalement prêt pour affronter cette réalité même si ca reste du cinéma?. Le poëte Paul ELUARD doit se retourner dans sa tomble lui qui croyait que:
"le jour est proche, oh, mes seurs de grandeurs où nous rirons des mots guerre et misère. Rien ne tiendra de ce qui fut douleur. Chaque visage aura droitaux caresses".
George .A ROMERO nous ramène à la triste réalité de notre quotidien. A nous de trouver la force de regarder cette réalité en face et d'y apporter la solution qui assurera la survie de l'espèce humaine.
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