BELA TARR : ATTENTION OEUVRE D'ART !
Si vous cherchez un film de détente familliale pour fin de semaine oubliez "l'HOMME DE LONDRES" de BELA TARR.
Son ivresse pour l'art cinématographique ne vise pas à voiler les terreurs du gouffre. Ici tout est mis en oeuvre pour retranscrire la vraie vie qui plonge le spectateur dans l'intérieur de lui même.Ce n'est qu'à la fin, s'il s'est accroché jusqu'au bout, que peut être, comme le personnage central, il fera la paix avec lui même et retrouvera sa vraie vie, après avoir eu le courage de plonger dans l'abime que l'homme de Londres lui proprose.
Il ne s'agit pas d'un film de divertissement mais d'un film qui s'inscrit pleinement dans le 7° art. En ce sens il est en tout point similaire avec une oeuvre comme "GUERNICA" de PICASSO: la couleur(noir/blanc),les situations, l'atmosphère (l'isolement, l'impossibilité de communiquer avec l'exterieur ou seulement espèrer du secours),l'arrêt sur l'image (dans le film pendant une minute avec seulement un bruit lancinant qui dans Guernica est celui des Bombes). Picasso s'était inspiré pour démarrer d'une peinture de la Renaissance, Bela TARR d'un livre de SIMENON.
Alors, forcément si on va voir aujourd'hui " Guernica" en espérant comprendre PICASSO ou voir "L'HOMME DE LONDRES" pour comprendre BELA TARR, on repart déçus ("tout ça pour ça"), où amer ("plus jamais ça").
Nulle part ici, il n'a été question pour ces artistes de faire des "chefs d'oeuvres".
Comme le dit le Réalisateur de cinéma, il n'est pas là pour raconter des histoires, mais placer des éléments, des acteurs, des situations dans une cosmogonie (récit mythique de l'émergences des sociétés).Les faits doivent aboutir à un résultat hors norme.
On comprend quand il précise qu'il a moins besoins de mots pour traduire les émotions et qu'il apporte un soins particulier sur les plans séquences pour renseigner les spectateurs sur chacun des personnages. Il se sert aussi de la Musique de Mihàly Vig pour communiquer sa façon de voir le monde.
Ce film comme toutes les oeuvres de Bela Tarr doit être régardé comme une oeuvre d'art ( j'ai pas dit un "chef-d'oeuve"). C'est rien qu'un " travail pratique" d'un artiste du cinéma.
C'est comme "l'homme BACON" (artiste peintre)avec Mario VARGA LLOSA qui concluait son article par:
"le monde aurait-il pu être meilleur qu'il est ? Oui, peut-être, mais quel intérêt y-a -t-il à se le demander? J'ai survécu et en dépit des apparences, je fais partie de la race humaine.
Regardez moi bien.
Reconnaissez- vous"
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