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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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5 novembre 2008

QUATRE NUITS AVEC ANNA POUR LE PLAISIR DES SENS ET DE L'INTELLECT

Ce film est avant tout l'oeuvre d'un artiste qui se sert de toutes les connaissances d'art plastique qu'il a acquise pour sa passion de la peinture afin d'éveiller les sens de celui qui regarde. Et comme il s'agit en l'occurence d'un film, et non d'une oeuvre d'art plastique, il a soigné aussi la structure en s'inspirant d'un film comme "quatre nuit d'un rêveur" de Robert BRESSON (1972) tiré lui même des "nuits blanches"de DOSTOIEVSKI, de façon à soigner les images par des travellings, des plans séquences qui montrent aussi la maitrise qu'il a acquise avec la caméra.

Le sujet de ce film lui a été inspiré par un fait divers qui s'est passé en extrème - Orient; mais afin de ne pas embrouiller l'esprit des spectateurs, il a minimiser le scénario au niveau des dialogues, réduits à une portion congrue. Le tître se suffit à lui même pour tout comprendre de ce dont il est question ( à la limite il aurait pû ajouter après nuits " de rêve").

Jerzy SKOLIMOWSKI signe là son retour au cinéma après un exil américain de 17 ans où il a exercé le mêtier d'acteur de cinéma ("la promesse de l'ombre", "Mars Attacks") et celui d'artiste peintre. Je pense que Skolimowski lui même a su tirer tous les enseignements de la période et des expériences qu'il a fait loin de sa Pologne natale qui entre temps s'est enfoncée dans les méandres du capitalisme sauvage. Sans celà ce film n'aurait pas été qualifié de "plus beau revival cinématographique depuis longtemps" par Romain le Vern (" le Monde") et qui "ressemble de fait à un grand cri" que vous devez voir sans hésiter (A.A "la Provence").

Pour faire un bon film du début à la fin, il faut savoir surprendre en usant là encore de divers moyens comme par exemple démarrer sur un paysage sombre, miséreux, pluvieux, avec un personnage immature et inquietant qui achète une hache. Un début qui a toute les chance de faire croire à un films d'Horreur.

Léon, le personnage masculin, est d'un esprit simple, pas loin d'un animal sauvage et craintif  qui vit à la marge du village qui est son lieu de vie ( le seul monde qu'il connait) et de l'Hôpital dans lequel il travaille (il est celui qui incinère les morts); responsable mais pas coupable de ce qui lui arrive lorsque s'éveille en lui un sentiments amoureux pour une infirmière du village.

Anna est cette infirmière qui va subir un grand malheur dont elle aura bien du mal à s'en remettre pendant la période qui suit, car elle non plus ne comprend rien à ce qui se passe pendant qu'elle dort ( droguée par Léon).

Skolimowski change de registre pour nous présenter cette leçon d'amour particulière qui va durer quatre nuits. L'obsession doit se conformer avec le surréalisme de l'illusion où se mèle la douceur et la violence d'un amour qui n'est pas partagé et reste platonique; il remplit cette sequence de symboles actifs qui, comme le dirait Jean Genet : "sont capables de parler au public un langage ou rien n'est dit (abscence de dialogue entre Léon et Anna) mais tout préssenti"

Le final qui est un retour brutal à la réalité ne pouvait être qu'une tragédie et non se finir comme le conte des mille et une nuit. Il serait façile à un avocat de démonter que Léon est un non violent qui a été sans doute névrosé par une mère envahissante et omniprésente ( au début). Il n'est pas devenu l'enfant modèle qu'elle espérait sans doute, mais pas non plus un violent criminel, car il voulait assurer à la personne qu'il aime en secrêt la sécurité affective pendant son sommeil tout en assouvissant son fantasme et ses frustrations ( il brule tout ce qui touche et cherche à réparer ce qui ne va pas chez sa dulcinée.).

Ce film n'a rien d'un plaidoyer romantique. il ne cherche pas à ce qu'on s'appitoie sur ce qu'est en train de devenir son pays. Il décrit avec rigueur, à la manière de DOSTOIESSKI, une situation dans la quelle nous ne seront jamais impliqué mais dont on ne doit pas passer à côté de ce que cela représent comme émotions et souffrances humaines ; il nous fait vivre une situation qu'autrement nous n'aurions pas vécue. Ce réalisateur exerce son mêtier de cinéaste avec gravité, non pour élaborer une morale ou une esthétique mais pour une reconnaissance du monde dans lequel on vit sans désespoir, ni complaisance. Il est de ces cinéastes qui ne font pas de second dégré et qui assument tout ce qu'ils font en se fixant sur leur mêtier ( comme des reporters). Il essaie de bien voir avec sa caméra, de voir à plat ce qui se passe, au premier degré. Après est venu l'élaboration. Il n'aurait sans doute pas pu atteindre ce résultat s'il n'avait pas décroché pendant 17 ans. Sa responsabilité nouvelle est celle de témoin dans l'espoir que peut être les spectateurs réussiront à construire des alternatives plus complèxe pour le monde politique et idéologique d'aujour'hui.

*

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Commentaires
D
Bonsoir Alex, merci pour ce billet que je lirai plus attentivement la semaine prochaine (je suis à l'étranger pour 4 jours). J'ai vu ce film dans une salle où à ma gauche et à ma droite des gens ricanaient et je n'ai pas compris pourquoi. C'est un film très triste. Je ne sais pas quoi en penser si ce n'est que j'ai été décontenancée par le manque de repère chrnologique entre chaque séquence. Sinon l'acteur est bien. Bonne soirée.
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