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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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4 février 2010

LOVELY BONES: PUZZLE CINEMATOGRAPHIQUE

Il est évident qu'un film qui recoit le "lyon d'or" de Venise ( même s'il a été refusé comme sélection à Cannes) mérite d'être vu. Ainsi en est -t-il de "LEBANON". Mais, comme il est difficile de tout voir quand il sort plusieurs films intéressants la même semaine, on fait des choix, même pour un simple commentaire, comme c'est le cas sur ce blog;

"LEBANON" reste un film à voir ...un jour. Mon choix s'est donc porté sur la manière de traiter la violence à travers "une EXECUTION ordinaire" qui parle de STALINE.(précédent commentaire). "LEBANON" qui est un film sur un épisode de la guerre au Liban, vécue par quatre jeunes appelés enfermés dans un tank Israélien n'apporte pas un sentiment nouveau sur la guerre mais sur la réalité du vécu, le ressenti de soldats novices dans l'art de la guerre, contraint à appuyer sur la gachette pour survivre sans trop réflèchir sur les conséquences de ce geste, pendant une traversée d'un village qui a été bombardé peu avant et alors que des tirs continuent sans bien pouvoir distinguer qui sont les "amis" et les "ennemis"?

La hardiesse de SAMUEL MAOZ tient à la  réussite du caméramen qui a tourné ce film enfermé dans un tank qui n'a pas l'espace en mêtre carré d'une chambre de bonne mais  qui est occupé par 4 personnes (et un cadavre), avec une vision plus que limitée sur ce qui se passe dedans et dehors. Avec une visibilité sur l'extérieur qui n'autorise pas des plans généraux (la fenêtre d'un viseur, d'un périscope ou le trou du canon vide). Autre exploit réussi:: arriver à nous faire ressentir, presque sentir, les odeurs qui, au fil de la journée, ne devaient pas être trés agréables dans ce monde confiné.C'est encore l'exploit réalisé par le preneur de son pour rendre ce que sont les bruits internes et externes de ce tas de ferraille ambulant que l'on peut capter et qui ajoutent à l'angoisse. Il y a de plus l'exploit de celui qui a réalisé les lumières, les couleurs, qui n'ont rien à voir avec celles de nos intérieurs. Bref, un film plus novateur dans les tecniques, qui justifie les récompenses qu'il a reçu.

Au niveau de l'idéologie qui se dégage, c'est pas un film politique contre la guerre en soi  (sauf pour l'utilisation des bombes au phosphore interdite qui a été faite par les Israéliens) mais un film contre l'idée de confier la guerre à des êtres "humains" dont on n'a pas encore lavé le cerveau. Il ne dit pas " plus jamais ça" mais donne à comprendre que ça serait bien si la prochaine fois on pouvait confier les guerres à des "Rambo" et pas à nos enfants, parce que on sait, comme le réalisateur, que 20 ans après on est toujours mal à l'aise avec notre vécu guerrier..

"LOVELY BONES" que j'ai retenu pour mon second commentaire est un tout autre genre, mais qui demande à être vu avec les lunettes d'un poëte cinéaste. Sans trop s'attacher à l'histoire, ou plutôt aux Histoires qui se croisent, se coupent et s'enmèlent pendant plus de deux heures. Le réalisateur PETER JACKSON a suffisament tourné de " grands" films pour s'autoriser un " coup de coeur" qui risquait fort de désorienter ses fans. Meler le fantastique, le Thriller, le Drame famillial et la Comédie, c'était plus qu'osé surtout quand on sait, dès le départ, que l'on ne dispose pas des moyens d "AVATAR".

Son coup de coeur est parti de la lecture du roman "La NOSTALGIE DE L'ANGE" d' ALICE SEBOLD (2002). Pour essayer de retranscrire le ressenti de ce livre à succès et respecter à la fois le contenu , sans transgresser la forme avec son côté fantastique, le réalisateur a donc décidé de construire son film comme un PUZZLE à plusieurs histoires dont une qui se passe avec la victime dans l'audelà ( une sorte de purgatoire) impossible à imaginer si on n'est pas un croyant chrétien, peuplé par la victime ( l'ange nostalgique) qui observe ce qui se passe sur terre la concernant.. Elle vit ainsi les doutes du père, le renfermement de la soeur, la folie de la mère, la traque de son assassin....autant d'histoires qui font que l'on passe de l'une à l'autre en essayant de monter chaque pièce à la bonne place et reconstituer ce que sera l'image finale.

C'est pas évident de filmer des acteurs qui jouent des êtres pas encore ressucités et d'autres pas encore tout à fait mort dans un envirronnement différent mais qui a sa beauté propre. Heureusement que le réalisateur avait une grande maitrise technique pour tout montrer dans sa spécificité sans que ça  soit une démonstration d'effets techniques avec une esthétique tape à l'oeil..

Si on se braque sur l'idée qu'on va voir un film qui traite seulement d'un crime odieux ( une jeune fille assassinée, violée, découpées en morceaux et jeté dans un endroit introuvable), en se bornant à deviner si le criminel va finir pas être démasqué, forcement que tout ce qui se passe à côté en fait un film décousu. Si par contre, comme je l'ai dis, on se contente d'assembler les piéces de plusieurs puzzles qu'on nous projète. Si on se met dans la peau de ce réalisateur poëte, cinéaste de talent, en s'autorisant une vision de la beauté "déesse et immortelle" (C. BEAUDELAIRE) alors il y a de fortes chances pour que l'on ressorte de la salle l'esprit rasséréné, satisfait d'avoir vue un beau film singulier qui n'appartient à aucun genre particulier.

Ne vous attendez pas à voir un film porteur d'un  sens, qui produit et transmet des connaissances en étant porteur q'une signification culturelle. Comme beaucoup de grands poëtes Peter JACKSON n'a pas écri à propos du film qu'il a réalisé ce qu'il voulait vraiment dire et faire comprendre. Il ne parle pas d'idée ou d'idéologie mais seulement d'un coup de coeur pour pas dire un "coup de foudre". Il n'y a nulle part dans ce film une vision du monde dans le quel on pourrait être appelé à vivre un jour. Rien dans "LOVELY BONES" n'a été mis pour influer sur le spectateur, sur son comportement. C'est un cadre bati, pas un mode de vie. IL n'a pas été fait non plus pour produire des profits;  Il a filmé comme un poéte qui avant était dessinateur, peintre , architecte et poéte et même parfois tout à la fois ( Michel-Ange). Michel-Ange dessinait sur les murs, à grandeur réelle ( Les dessins servaient aux tailleurs de pierres pour réaliser l'ouvrage comme par exemple une ouverture de porte ou de fenêtre).

Allez voir ce film sans complexe c'est quand même, sinon un chef d'oeuvre, une oeuvre dans la quelle on trouvera de quoi se satisfaire comme celui qui a acquis aux enchères, pour une somme record, "l'homme qui marche en avant" d'Alberto GIACOMETTI.

*

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Commentaires
M
en attendant, je n'ai pas pu m'empecher de reregarder un petit extrait de braindead, même sans etre fanatique du genre, celui là est vraiment excellent
E
perso, j'ai vraiment hâte de voir le dernier film de Peter Jackson. je te conseille ses 1ers efforts, braindead, bad taste et les feebles
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