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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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9 février 2010

Y LOVE YOU P.M: LE PROBLEME N'EST PAS REGLE

Faire une comédie à partir d'une histoire homophobe n'est toujours pas évident. jOHN REQUA et GLENN FICARRA le savaient quand ils ont choisi de faire un film à partir d'un livre écrit par quelqu'un qui est enfermé dans une prison du TEXAS pour plus de 100ans ( STEVE Mc VICKER). Ils connaissaient sans doute  aussi les difficultées de la société actuelle à accepter l'HOMOPHOBIE. C'est toujours un problème pour beaucoup de familles (20 à 40 % en Amérique) qui rejetent leurs ados à cause de leur orientation sexuelle. Cette façon de leurs interdire de devenir des ados autonomes en les privant de leur identité va jusqu'à pousser de plus en plus de jeunes dans la rue; livrés à eux mêmes, avec pas toujours un centre d'hebergement pour les accueillir et les problèmes de prostitution et de drogues qui en découlent et qui finissent de les détruire en les excluant d'une vie normale.

En choisissant de traiter cette histoire vraie dans le genre d'une "Comédie", les réalisateurs pensaient avoir contournés la difficulté auprès des financeurs. Leurs refus de faire une histoire hétéro en remplacant le prisonnier par une femme, transforma la recherche d'un producteur en parcours du combattant de 2 ans. Heureusement qu'en route ils ont eu la bonne idée d'imaginer que le héros pouvait être incarné par JIM CARREY et l'ont contacté pour lui soumettre leur projet et les difficultées que pareil sujet entraine. Carrey, en vrai comédien complet, ne céda pas au conseil des "amis" qui voulaient le dissuader de prendre pareil rôle car cela pouvait nuire à sa carrière d'artiste: " je ne réflèchis pas en ces termes. L'occasion était trop belle d'aller plus loin dans le jeu"....Ce film je devais le faire!"

Il contacte aussitôt son ami LUC BESSON qui, le voyant emballé, a accepter d'apporter le financement sans rien exiger en retour: "Il n'est jamais venu sur le tournage et n'a jeté qu'un rapidecoup d'oeil au montage. Il nous faisait tout simplement confiance, cela ne nous était encore jamais arrivé" (Glenn FICARRA).

Aujourd'hui ce film petit budget, de près de 1 h 40, sort en salle. L'implication de Carey y est totale. Il a mis tout son talent de comédien dans la balance ( certaines scènes ont fait l'objet de 12 prises de vue avec chaque fois des idées de gags différentes pour passez du sarcasme, au rire, du rire à la tendresse et de la tendresse à un amour gay sincère et crédible). Comme il l'a dit lui même devant le parterre de spectateurs venus pour l'avant première, C'est un humoriste qui est trés timide et reservé en dehors du plateau de cinéma lorsqu'il doit affronter des gens pour présenter un film.

Carey incarne cet ancien flic, père de famille que l'on croit rangé, qui devient escroc pour s'épanouir et qui se découvre soudain qu'il est gay. Il ne cherche pas à transformer son physique et c'est quand il est jeté en prison qu'il rencontre dans sa cellule l'autre détenu (timide et fragile) dont il va tomber fou amoureux: l'amour de sa vie qui va l'amener à faire des choses incroyables pour essayer de l'enmener loin dans une vie nouvelle. Ce génie de l'évasion finira par être rattrapé par son romantisme gay.

Cette comédie est à voir comme une distraction de vacances scolaire, mais il n'est pas certain que cela suffise à convaincre toutes les familles, confrontées au problème de l'homophobie, de la nécessité d'accepter l'idée qu'être gay c'est pas une maladie infantile honteuse mais que ça fait parti des possibilitées de la vie. Quand à celles et ceux qui se sentent à "l'abrit", en attendant  que ça ne soit plus un  "tabou", ce serait bien que l'on aide en insistant auprès des politiques pour que les structures d'hébergement d' ados soient plus nombreuses.

Allez voir cette bonne comédie pour la tenacité des réalisateurs et le talent collectif déployé pour sa réalisation. Faites un " pied de nez" à tous ces réactionnaires de la morale qui sont anti-tout: anti immigration, anti laïcité, anti avortement.....et qu'ils préfèrent jeter à la rue  leurs enfants parce que ça leur pose un problème d'image.

*

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Commentaires
D
Bonjour Alex, j'ai vu ce film dans une salle comble (avec je pense, des hétéros essentiellement). J'ai apprécié l'histoire et la réalisation iconaclaste et politiquement incorrecte. Les réalisateurs ont été au bout de leur propos surtout avec Jim Carrey en roue libre (très bien). En revanche, avec le maquillage et la coiffure improbable, j'ai eu l'impression qu'il s'était fait faire de la chirurgie esthétique (cela m'a mis un peu mal à l'aise). Mc Gregor est un peu fâlot. Mais c'est un film qui ne s'oublie pas. Bonne journée.
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