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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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22 février 2010

LIBERTE: QUAND LE CINEMA REPARE LES OUBLIS

Il est des films qui font honneur au cinéma français."liberté"est de ceux-la; cinquante ans que la France passait sous silence un pan peu glorieux de son Histoire. Pendant la Guerre on a ouvert 40 camps de Tziganes un peu partout dans la france occupée pour canaliser les gens du voyage répertoriés dans les "carnets de nommades" que la police et la préfecture archivaient. Sous la pression des occupants ces gens du voyage étaient considérés comme des sous êtres qu'il fallait au mieux sédentariser dans des camps de manière à pouvoir les surveiller en permanence ou, au pire, s'en débarasser par des conditions de détentions au même tître que les juifs, les homosexuels et les résistants. Dans les villes et villages on tolèrait le passage de ces familles étrangères à la condition qu'elles ne restent pas trop longtemps, car elles trainaient derrière elles un passer sulfureux de "Bohémiens voleurs de poules", tout ça à cause de leurs façon de vivre en liberté, sans attache nulle part....

C'est sans doute ses origines gitanes (par sa mèe) et Kabyle par son père  qui on influées sur TONY GATLIF pour ce choix de film après la lecture du livre de SIGOT "les barbeles ombres". Ainsi qu'il le précise:

"n'étant pas un historien, ni un amateur de film de reconstitution, je me décourageais" A la lecture il a eu un déclic pour l'histoire de l'un de ces "bohémiens" qui  dans un village avait essayé d'échapper à cette détention en se faisant acheter une petite maison par un notaire, mais qui ne put jamais se faire à la vie sédentaire et qui répartit en pleine guerre vers son pays d'origine avant de disparaitre en Pologne.GATLIF en a fait un des personnages les plus attachant de ce film,

un personnage dans le quel tous les Roms se reconnaissent car sous sa fragilité et sa peur permanente ce jeune épris de musique (violon) et de danses n'en finit pas de rendre ce monde joyeux pour faire oublier la période noire qui le traverse.On sourit, on rit et on se laisse entrainer par la musique qui a la lourde tâche de masquer cette abscence de liberté, en limitant au maximum les effets mélodramatiques de certaines séquences.

Par delà l'histoire d'une famille de Tsiganes dans un village en bourgogne qui est administré par des français qui n'ont pas abdiqué, le réalisateur nous amène à réflechir sur cette totale liberté qui fait qu'il y a une forte résistance à l'accès à une culture du monde dit civilisé. Et sans quoi pourtant on a de bonne raison de penser que l'on ne sera jamais vraiment libre mais toujours soumis, illétré et esclave comme l'était le peuple russe au temps de stars. Incontrolables, irrécupérables, renfermés dans une vie d'éternels migrants solitaires, les gens du voyages pleurent en silence sur toutes les humiliations qu'on fait subir aux leurs:

"Taloche nous représente car il éprouve la peur comme nous. Une peur animale à se cacher dans les trous" (Un manouche au réalisateur).

Tony GATLIF a su pour renforcer son histoire, qui repose pour beaucoup sur du vécu, l'orienter sur deux personnages  incarnés brillament par Marc LAVOINE et MARIE JOSE CROZE:

"Je voulais faire un film d'émotion. Tout est devenu clair lorsque j'ai compris que cette histoire serait racontée à travers deux "justes" qui ont existé. Un notaire qui tentait de sauver une famille et une institutrice, Yvette LUNDY, une résistante toujours vivante, une vraie patriote qui parle  avec une douceur extraordinaire. Sa subtilité nous a orientée vers un personnahge Hitchockien à la fois mystérieux, fragile et fort."

En bon musicien et poéte TONY GATLIF  nous offre un film complét, attachant, où chaque petite chose a son importance pour mettre à l'aise le spectateur  à la rencontre des autres afin de comprendre que c'est une liberté chèrement payée par un génocide .

Le problème de l'accueil des gens de voyages n'est toujours pas résolu dans beaucoup de villes françaises , pas plus que celui des "saisonniers" dont pourtant on a besoin, comme des "forains".

*

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Commentaires
D
Rebonjour Alex, je dois voir ce film ce week-end, je l'attends avec impatience. Bonne après-midi.
M
à voir car ils sont malconnus, et souvent malaimés, la musique doit être un régal
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