L'ARBRE ET LA FORET :MARCHAND DE SOUVENIRS
il y a des artistes qui ne paient pas de mine mais qui sont des touches à tout intéressants dont on ne se lasse pas. Il font ce que l'on appelle une carrière pleine en donnant le meilleur d'eux même dans ce pourquoi on les paie. GUY MARCHAND a d'abord était un crooner de la chanson française (sa période Dandysme) après avoir fait de la boxe, des courses rallye auto et du parachutisme (à l'armée) avant de se lancer dans la clarinette avec le jazz, ce qui lui avait donné un "égo pour ami" c'est à dire une personnalité trés influencée par les films de sa jeunesse:" je suis entrer dans le mêtier d'acteur par effraction, sans jamais rêver d'être une star", en jouant les second rôles aux côtés d'acteurs et d'actrices de renom (DENEUVE, VENTURA...) avec sincérité, "sans état d'âme" comme il dit : " Moi mes modèles ce sont des acteurs comme James MASON; tout se passe à l'intérieur". Même quand il était dirigé par des Réalisateurs comme MILLER, TRUFFAUT....
Et c'est vrai qu'il ressemble beaucoup -pas seulement physiquement- à l'acteur de "pris au piège "de Max OPHULS, de "la mort aux trousses" d'HITCHCOK , du "Verdict" de LUMET... il a cette noblesse dans le jeu même quand il incarne un salaud et une vraie finesse d'interprétation qui lui fait dire qu'il est un "faux macho"
Dans "l'ARBRE ET LA FORET" les réalisateurs Olivier DUCASTEL et JACQUES MARTINEAU ont de nouveau fait appel à cet acteur avec qui le courant était déjà passé pour "né en 68" : "les acteurs ont les choisis en fonction des films qu'on a vus . Mais c'est la rencontre qui est déterminante. Il doit y avoir une alchimie entre le film et l'acteur " (Olivier Ducastel).
Ici, on lui a demandé de jouer un père viellissant qui a passé sa vie à mentir à sa famille sur son passé et qui enfin se décide de dire la vérité au cours d'un repas après la mort d'un être cherce qui déclenche la stupeur, la colère puis le soulagement d'enfin comprendre cet homme des bois qui restait silencieux à ruminer de sombres souvenirs, à cacher ses ambiguités.
FRANCOISE FABIAN , SABRINA SEYVECOU et YANNICK RENIER complètent avec talent ce jeu d'acteur où les regards et le silence en disent aussi long que les mots: " ce tournage a été comme un déjeuner de soleil. On me filmait en gros plan trés longs ( 6 mn pour le plan repas en une seule prise), avec la musique de WAGNER en fond sonore. Je n'avai pas un mot à dire ; certains admiratifs disaient " il ne fait rien mais qu'est ce qu'il le fait bien" pendant que moi je pensais à autre chose, au déjeuner de midi par exemple...J'attendais qu'on dise " coupez" mais ça ne venait pas. Quand j'ai vu le metteur en scène en larmes; là je me suis dit " je ne suis peut être pas si mauvais". Pour nous rassurer tout à fait sur la difficultée, malgré tout, du " mêtier" Il précise :
" Pour jouer, nous les acteurs, on a de petits tiroirs à notre disposition. Sur l'un est ecrit "émotion" et sur l'autre "féminité " (sensibilité). S'ils sont vides c'est foutu. On a trois langages, le premier c'est le texte, l'histoire, le scénario. C'est le minimun syndical. Le second c'est la méthaphysique par rapport à la situation, ce qui est intérieur. Si on ment ça doit être sincère. Enfin le troisème est technique. C'est la place de la caméra, la lumière,les indications du metteur en scène, les petites flèches au sol. C'est tout cela qui fait que c'est un mêtier". ( LE JOURNAL DU dIMANCHE)
Le tître (et l'Affiche) donne la symbolique de ce film ( un arbre planté pour que les générations future s'interrogent sur son secrêt, sa vérité et une forêt envirronnante mystérieuse, calme, que seule un cataclysme peut bouleverser). l'homme a fait des arbres son mêtier comme s'il était plus facile de croire en eux. Son autre passion est pour la musique, une musique, celle de Wagner et sa vision pessimiste de la condition humaine. Peut être que si on pouvait lire sous l'écorce de cet arbre souvenir on y verrait écrit comme l'a fait la femme de WAGNER :
"puisse les générations futures en cherchant le rafraichissement dans son oeuvre, avoir une petite pensée pour les larmes qui ont menées à ces sourires".
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