HUIT FOIS DEBOUT: LES DAMNES DE LA TERRE
Quand on s'éloigne du rivage et que l'on ne sait pas nager on a toutes les chances de se noyer si on ne nous jette pas une bouée de sauvetage. Dans le quotidien c'est un peu pareil, on est vite largué quand on ne suit pas à la trace les règles du boulot-dodo qu'on nous impose ...et qu'on a pas de voisin ou d'ami qui soit capable de bien nous conseiller, parce que eux même sont en déshérence perpétuelle.
Pour son premier film XABI MOLIA a essayé de faire un Long métrage en partant d'un court qui avait rencontré un certain succés avec son actrice JULIE GAYET (meilleure actrice du film romantique - festival de CABOURG). C'est vrai que ça rassure et que ça facilite un peu le travail plutôt que de partir de rien. L'idée maitresse restant de montrer au grand public que même quand c'est pas joyeux tout les jours chez les adultes, on peut si on est jeune, en restant lucide avec ce qu'on est et objectif sur les difficultées de la vie que l'on rencontre au quotidien, ne pas sombrer dans la déprime et le laisser aller, mais se battre et même s'occuper des autres pour combler un vide professionnel existantiel (7 fois à terre, 8 fois debout). Il suffit de s'éloigner du rivage sombre et s'en aller passer un moment en forêt en attendant que ça se passe (entre deux entretien d'embauche). C'est du moins ce que semble préconiser le jeune réalisateur pour qui la forêt est comme un lieu alternatif (tendre, triste et poétique) pour rester debout.
Garder un peu de fantaisie et de drolerie pour faire passer les moments de doute: "certaines de mes histoires ont vraiment besoin de la littérature pour être racontées mais je sens que d'autres ne pourront pas se faire sans le cinéma...Le cinéma qui est dans la nature, dans l'érrance me passionne....J'avais envie de travailler sur des choix qui son propre à l'énergie...la forêt est un lieu qui sauve et où on se laisse sauver...on a besoin de ce goût de l'espace naturel pour se ressourcer, se sauver et être à l'aise surtout si on est un être bancal lucide".
Rester dans la marginalité (Denis PODALYDES interprèrte un marginal) quand elle est pleinement consciente peut être jouissive et intellectuelle, pense XABI. La forêt symbolique dans ce film est un élèment de liaisons et d'organisation qui modifie les relations pour donner une logique externe à l'ensemble
Les rencontres rythment l'errance mais pas sur que ça aide à trouver les solutions (décrocher un emploi fixe pour retrouver la garde de son fils, garder son appart et vivre sans trop de difficulté). Il filme la précarité dans la quelle cette femme, mère mais pas adulte, vie avec l'envie (la volonté) farouche de se battre pour exister et l'envie écrasante parfois de lacher prise et de tout quitter.
C'est quand même un film audacieux qui va à l'encontre de ce façonnement moderne de l'opinion publique pour quelle accepte sans rechigner cette façon de penser la société;
HUIT FOIS DEBOUT est un film de jeune dans le quel nombre de jeunes se retrouveront.
*