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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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26 avril 2010

ADELE BLANC SEC : RENOUVELLEMENT ET RESPECT

Les films adaptés de la bande déssinée où la femme aventurière est l'héroïne ne courent pas les salles de cinéma.

Ce fut d'abord " BARBARELLA" de FOREST en 62. Cette femme du futur était une aventurière érotique pour adultes, reprise en 1968 par Roger VADIM et voilà aujourd'hui "ADELE" de TARDI sorti en feuilleton en 1976 avec une héroine mal fagottée, effrontée,tenace,mais pas nombriliste pour un sou dans le Paris du début du siècle.

Pour juger de ce film de LUC BESSON il faut, me semble-t-il, tenir compte de plusieurs critères et voir ce que donne la réalisation pour grand écran.

BESSON réalisateur pour qui c'était la reprise après 10 ans de sommeil est resté fidèle à ce qu'il disait dans les années 80;

"il était temps de réequilibrer la situation et de montrer que les femmes ne sont pas des petites choses fragiles... Ce qui m'interesse c'est leur masculinité".

Et comme il avait l'envie et que les moyens financiers pour faire un long métrage en Huit mois étaient là, il a donc cherché et trouvé dans le répertoire de la bande dessinée un sujet encore libre avec une femme pour héroïne.

Sa deuxième motivation était de faire un film 'tout public" ce qu'il a toujours fait jusque là. On y parvient en étant sincère et en suscitant cette sincérité par l'image au cinéma; comme disait le dessinateur GILLON, ça demande de transmettre un certain climat, faire vivre certains sentiments certains personnages,sans vulgarité et sans à priori ni tabou).

Sa troième motivation a été de profiter de cette reprise pour se "renouveler" (comme l'a fait KUBRICK qui se renouvelait à chaque film).

Voyons à présent quelques critères pour apprécier le travail accompli:

1°- Respecter l'auteur à qui appartient l'histoire, faire oeuvre de créateur en second. C'est sur l'argument imaginé par l'auteur BD que se geffe l'apport (le savoir faire du réalisateur de cinéma).Partant de là, il peut exalter par l'image les couleurs alors que souvent la couleur tue le dessin.

2°- se renouveler sans trahir l'autre.

Ca demande quand on veut adapter une BD de porter au cinéma l'ambiance BD en faisant en sorte que dans les décors par exemple, on retrouve par des effets (la nouvelle technologie)le même réalisme que dans les décors dessinés sur papier qui sont souvent merveilleux, délirant et sublimes avec TARDI.

3°- Pour ne pas trahir l'esprit BD qui fait rêver (trop de réalisme tue le rêve, disait GILLON) on constate aujourd'hui que la télé réalité par exemple, ne fait plus rêver grand monde, trés longtemps.

Il ne faut donc pas se laisser conditionner par ce que l'on croit que le public désire et donc il faut se laisser aller à ses fantasmes et à son imagination; ne pas forcement vouloir toujours plaire à toute le monde ( c'est peut être de là les faiblesses constatées dans le film de Besson par des spectateur avisés de BD).

Si on regarde " ADELE..." à partir de tous ces critères pour juger de ce film on peut dire que BESSON s'en est bien sorti dans ses choix.

Question décor par exemple, rien à dire sur l'esprit PARIS 1912 (TARDI l'a aidé). Question personnages principaux  la differance d'adèle où Besson a retenu la beauté qui enlève beaucoup à la singularité garçon manqué de la Bd, même TARDI s'en est accommodé et il n'a rien trouvé à redire au fait que BESSON ajoute une soeur paralysée ou qu'il ramène la présence des personnages secondaires de l'intrigue à une portion congrue.

Besson a su par contre, me semble -t-il, conserver l'humour comme un ingrédient visuel (défilé des momies).

Au final, BESSON a recommencé ADELE autrement tout en restant sincère à lui même et fidèle à la BD et à ces côtés paranormaux qui animaient les soirées familliales du début du siècle.Je pense que le manque d'unité constaté par certains critiques relève de la volonté du realisateur de respecter l'esprit "feuilleton" de la BD.La différence technique dans le traitement du dialogues n'a pas du être simple à gérer non plus.Il y a une différence de technique narrative  qui fait qu'il est difficile de ne pas transformer l'esprit BD au cinéma.

Bref, c'est une reprise assez intéressante et originale pour être remarquée.

*

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Commentaires
M
effectivement les images , décors, vetements, sont superbes, mais besson a voulu soi disant dévoiler la masculinité d'adele, il se plante car tardi a juste voulu représenter une partie féminine de la femme jusque là muette, autant chez tardi cela donne un être entier en accord avec lui même, autant adele de besson est agressive car divisée peut etre, ce film manque de silences tardiesques
C
si le film peut nous donner envie de retourner voir du Besson, tu y contribues aussi.<br /> Il n'y a pas eu d'autre héroïnes BD mises à l'écran à part les 2 que tu cites ?
T
Je n'ai pas vraiment aimé ce film, en revanche, effectivement, les décors et les reconstitutions sont à couper le souffle.
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