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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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4 mai 2010

DANS SES YEUX :TANGO DE BRAISE

"Dans ses yeux" montre qu'il est possible de faire un film en mélant  politique; thriller et amour. il se regarde comme un tango argentin dansé par un couple en se posant les question du Réalisateur :"que sait-on de lui, Qu'apprendrait-on si d'un coup on faisait un gros plan sur ses yeux; quels secrêts nous dévoileraient-ils?

C'est un film qui montre que la mémoire sait garder enfoui des évènements que l'on croyait oubliés à jamais. Et comment faire alors pour y compris faire retrouver la mémoire à son pays sur les horreurs qui ont pu se passer 25 ans au paravent?

Ce travail de mémoire Juan José CAMPANELLA le fait faire dans son film à travers l'écriture d'un roman par celui qui a été un témoin et un protagoniste dans une affaire de crime contre une amie qu'il aimait et qui travaillait avec lui. Pour son scénario et afin que son histoire soit crédible comme son film  qui est inspiré d'un roman, il s'est adressé directement à l'auteur du roman original ,et avec lui, ils ont écrit le roman du film en déconstruisant, page après page, le roman initial comme s'il ressortait cette affaire classé et qu'en se servant de sa mémoire il racontait ce qui s'était alors vraiment passé dans cette argentine ou régnait la dictature militaire.

Cet exploit qui a été salue par le prix du "meilleur film étranger" est plus facilement compréhensible si on se souvient comment Marguerite DURAS expliquait avoir écrit son roman " L'amant" (1984). Cette histoire, expliquait elle, s'est faite en partant d'une photographie absolue non photographié et en la faisant rentrer dans son roman par l'écriture et donc aussi en se servant de sa mémoire.

Elle profitait de son roman pour rendre hommage à sa mère par une autre image symbolique d'un "barrage". Elle a écrit son histoire en répetant que l'histoire de sa vie n'existait pas.

" Tandis que l'on est à vivre un évènement, on l'ignore. C'est par la mémoire, ensuite qu'on croit savoir ce qu'il y a eu. Alors que ce qui en reste de visible est superflu, l'apparence, le reste des évènements est gardé, farouchement, biologiquement, hors de portée...

Il y a des points éclairés, isolés, ou bien des passages clairs vers des régions sombres, inextricables. On se voit aller vers, mais on ne sait pas vers quoi. Peut être est-ce lorsque les instants vécus l'on été pleinement qu'ils laissent le moins à revoir, à penser."

Je pense que Juan José Campanella aurait pu écrire la même chose pour son film.Son héros romancier aussi ne parle pas tant de son amie même s'il y a beaucoup de flash-bach ( cinéma oblige), c'est de son pays et du souvenir qu'il a gardé dans sa mémoire de cette période de la dictature militaire.

"DANS SES YEUX" il retire des images de l'oubli " tout est passé, la politique aussi est passée" comme disait Duras, Ce film est comme le livre de DURAS un film "d'écriture courante" qui ne montre pas, qui n'existe plus et qui a à peine le temps d'exister par la mémoire; ce livre du film non plus ne vise pas à prendre la place du spectateur, il n'y a pas une version proposée,il n'y a pas une explication imposée. C'est ça aussi qui fait la force de ce film et le rend captivant.

*

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Commentaires
D
Bonjour Alex, j'ai trouvé ce film superbe (je vais rédiger un billet). La fin est à la fois inattendue, terrible et magnifique. L'Oscar est mérité (je le dis d'autant plus que j'ai beaucoup aimé Un prophète et Le ruban blanc).
M
j'adore la vision du travail de mémoire de MD
T
:-) ça donne envie d'aller le voir !
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