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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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17 août 2010

CRIME D'AMOUR :MENTHES RELIGIEUSES DE BUIREAUX

ALAIN CORNEAU sonde la direction générale des "Ressources Humaines" d''une grande entreprise multinationale et trouve deux menthes religieuses de bureau : " D'abord je pensais, sans pouvoir l'expliquer, que ce serait plus spectaculaire si le cheminement labyrinthique était féminin et puis j'ai découvert un moment d'excitation d'avoir des femmes dans des rôles principaux ...C'est le portrait en creux d'une société des grandes compagnie multinationales"

 

Partant de là, il a bâtie ce qu'il appelle un " petit labyrinthe fritzlanguiens" autour de trois personnages qui sont formatés pour ce monde ultra compétitif, impitoyable, sans scrupule et froid.

 

Cela exigeait de la rigueur dans la mise en scène ( peu de plans), bouger la caméra le moins possible avec un habillage -décor, couleur, maquillage- épuré dans une même teinte, en contraste avec les flash backs en noir et blancs ( caméra à l'épaule) pour faire ressortir la dureté de l'histoire et empêcher que le spectateur comprenne trop vite ce qui se passe dans ce monde opaque du pouvoir des décideurs.

 

La solitude des personnages dicte les comportements et les changements d'attitudes à la hauteur de leur ambition respective (le pouvoir) entre deux femmes possessives, prêtes à tout, qui ont des comportements irrationnels d'une grande méchanceté.dans leurs relation ambigües. Entre les deux, l'homme, mari et amant, cadre brillant, dynamique n'ayant pas plus de scrupule pour réussir dans le travail, qui prend des coups des deux côtés; pas assez malin pour éviter de se faire piéger et que les remords tardifs ne sauveront pas.

 

Les instants clefs sont accompagnés par la musique du  saxophoniste des années 80  PHAROAH SANDERS "kabuto"

 

Ce film aurait très bien pu s'appeler "crime et châtiment" car on se demande  à la fin si c'est bien d'un " crime d'amour" qu'il s'agissait ? Y a  t il eu  une place pour l'amour ? Est-ce possible que ce soit l'amour qui ait poussé au crime ( pourquoi alors aurait-elle chercher à en faire le crime d'une femme parfaite)? le réalisateur a tout fait pour que la réponse ne soit pas donnée.

 

Corneau a bâtie ce triller comme deux histoires qui n'en font qu'une:

 

"pour les films à hyper lecture, à la première on savoure, à la seconde on est sensible au phénomène identitaire, au troisième on arrivent aux phénomènes sociaux".

 

Qui y a t il de plus pervers que d'imaginer un crime que l'on veut parfait et par le quel on sait que l'on sera forcément un témoin suspect ? Peut on imaginer se faire innocenter en se faisant passer pour coupable à cause des humiliations subies qui en seraient le mobile ?. Est ce, comme dit LUDIVINE SAGNIER, " une "idée folle" que le réalisateur a su mener à bien?

 

" Pendant le tournage on était sans cesse rattrapé par la réalité des suicides chez France télécom. Les multinationales exercent une pression énorme sur leurs employés et poussent les individus à se mettre dans des situations extrêmes" (L S).

 

LUDIVINE SAIGNER- KRISTIN SCOT- THOMAS et PATRICK MILES forment un trio d'acteurs diaboliques que les personnages semblent avoir hanter dans cette tour infernale de la Défense.

Pour finir on ne peut que reprendre le commentaire de WIKIPEDIA  sur ALAIN CORNEAU (67ans) qui a des problèmes de santé:

"Prix HENRI L'ANGLOIS 2010 pour l'exemplarité de ses choix et de son parcours cinématographique, qui a su mener avec subtilité des films de genres divers ou en quête initiatique du ou des héros, et toujours empreint d'une grande spiritualité mêlée d'humilité et de générosité envers les autres".

                                                                       *

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Commentaires
D
Bonjour Alex, je trouve que le film démarre bien et puis patatras K S Thomas "disparaît" et le film perd de son intérêt même si on se demande comment (ou si) Isabelle (Ludivine Sagnier) va s'en sortir. La machination est quand même un peu tiré par le cheveu. Il n'y a plus de place pour l'imagination puisque A Corneau avec des flash back ne laisse aucune part d'ombre. Dommage. Bonne après-midi.
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