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ESPACES interculturels CINEMA
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20 octobre 2009

LUKY LUKE: RETOUR AU WESTERN CINEMATOGRAPHIQUE

Si comme moi vous avez été dans votre jeunesse ( et même maintenant encore) un fan de la BD et que vous avez apprécié, comme tous les garçons ( les filles accrochaient moins), les histoires de "LUKY LUKE" , vous vous êtes sans doute posé des questions sur ce film hommage à MORRIS ET COSCINNY  au moment où on fête les 50 ans "d'ASTERIX" le héros D'UDERZO si souvent "estropié" au cinéma.....

Au début j'étais, comme Françis LACASSIN, pas loin de penser que ce cow- boy était trop grand pour le cinémascope d'autant qu'on avait déjà eu droit à la Douche froide version TERENCE HILL il y a quelques années. Et puis j'ai regardé les bandes annonces , j'ai écouté JAMES HUTH qui s'est expliqué:

"Il fallait extraire l'âme de la bande déssinée et la traduire en émotions pour adapter" luky luke" au cinéma sans le trahir....Comment faire pourqu'il ne soit pas ridicule ? nous avons énormément travaillé sur les costumes, l'équilibre des matières, des couleurs, de la patine des vêtements. Il fallait asseoir le héros dans son époque...il transporte son histoire avec lui, sur lui.".

L' acteur JEAN DUJARDIN a fait l'effort d'apprendre à monter à cheval  et c'est vrai qu'il se moule trés bien dans le personnage. j'ai aussi apprécié d'entendre Alexandra LAMY dire qu'elle avait hésité à accepter la proposition de JAMES HUTH de jouer la belle danseuse de saloon pour ne pas soulever de suspiscion sur ce choix, étant la femme de DUJARDIN; d'autant qu'elle ne se sentait pas à l'aise dans le rôle de femme sexy : "J'avai peur d'être ridicule? SMAJA SHILITO m'a aidée à me lacher".

Pour mieux juger les efforts fait pour cet hommage cinématographique, il faut se replonger dans la lecture de l'essai de F. LACASSIN qui était paru dans " GIFF WIF " ( 1963): "LUKY LUKE: un cow boy trop grand pour le cinémascope" ( republié dans " Pour un 9° art de la Bande dessinée" 10/18 ). Cet excellent essai décripte de A à Z tout ce qui fait la valeur de ces  Bandes déssinées .

J'aurai bien aimé avoir l'espace et le temps pour vous recopier cet article en entier tant il est expliquatif sur toutes les raisons pour les quelles on a adoré les histoire de ce héros mais bon , en voici quelques petits extraits qui m'ont fait dire que le film de James Huth s'en tire pas mal et peut être vu, y compris par les fans de BD:

" le joyeux cow-boy" et son fidèle cheval Jolly Jumper demeurent les réconfortants et derniers vestiges d'une époque héroïque de pendaisons tumultueuses, de trains emballés à perdre haleine, de banques ouvertes à tous les truands, d'indiens sentencieux et grognons, de saloons paradisiaques où de pianos mécaniques aux accords fatigués, faisaient danser les aventuriers qui ne l'étaient guère.....Un portrait de ce brave ne saurait être tracé sans référence à des parrainages de vedettes. Il réunit en lui, la jeunesse d'Audie Muphy, le flemme de Randoph Scott, l'élasticité et l'audace de Douglas Fairbanks, l'humour de Glenn Ford, la force de John Wayne, la longueur et la nonchalance de Gary Cooper, le cheval de Tom Mix... Et une mèche de cheveu qui n'appartient qu'à lui; du héros d'autre fois il possède le pédigrée complet...

Autour de ce gaillard vigoureux et jovial sans ressemblance avec ce cavalier usé d'amertume et étalant ses complèxes sur tous les écrans, s'agittent des figures familières qui s'estompait déjà avec l'ancienne tradition.( dans le film il ne manque que Ran-tan plan- caricature peu flateuse de Rin-tin -tin)....La personnalité de Luky luke est trop démeusurée pour tenir même sur un écran du cinémascope. ....Coscynni et Morris ont  précisement fait connaissance aux USA, où le premier était venu étudier les methodes de travail des " cartooonistes" américains et le second se documenter sur le vieil Ouest. L'authenticité des décors est étonnante de minutie et leur reconstitution prodige et somptueuse : un luxe de moyens à défier une super production....Pris par l'ambiance, le lecteur jette sur la rue générale de Tumbleweed le même regard désabusé que Glen Ford arrivant à " la vallée de la poudre"... La figure classée de Billy the Kid ( Michaël Youn dans ce film). Le gaucher d'Arthur Penn est en fait un personnage pathétique et désacralisé....Taille réduite, vêtements trop courts, les traits ingrats, le visage piqué de taches de rousseur d'un gamin insupportable et vulgaire... Silhouette légendaire de l'Ouest et du Western cinématographique le " juge".... Les aventures de Luky Luke empruntent au western cinématographique son langage, ses situations, ses mythes et personnages.... et aussi ses acteurs...festival du vieil ouest revu et corrigé où la personnalité des vedettes n'écrase jamais la figuration.... l'humour parodique imprègne toute la structure sociale. Morris et Coscinny s'ils ont beaucoup emprunté, ont remboursé avec largesse. Loin de piller , ils ont enrichi. Ne se bornant pas à reproduire la saveur du western traditionnel, ils la corsent , la relèvent, la parfume, déformant situations et personnages au travers des facettes d'un humour ingénieux. Ni caricature , ni pure parodie. La déformation vise moins à moquer qu'à rendre hommage et répond à la définition du pastiche selon Thomas NARCEJAC : "un pastiche est semblable à une langue étrangère qu'on parle avec une pointe d'accent; c'est l'accent qui est drôle; Un vrai pastiche doit se tenir à égale distance de la copie et de la parodie... C'est quand "l'imitation cesse que le lecteur la trouve la plus réussie"

Voilà , je vous laisse découvrir le reste . Il semble que dans ce film James Huth se soit efforcé de respecter tous les cadrages que l'on trouve dans les bandes dessinées en mettant lui aussi la caméra au service de la progression dramatique. Seule manque peut être la tension  dramatique suggérée dans la bandé dessinée par le personnage isolé dans une image où le décor a disparut au profit d'un fond blanc qui comme le soulignait Lacassin "était un procédé employé par ALAIN RESNAY dans son film " la Guerre est finie".

Ici encore on a la confirmation que la BANDE DESSINEE ne s'inspire pas du cinéma mais le précède et que les deux mis entre de bonnes mains peuvent  plaisir aux petits et aux grands.

*

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Commentaires
C
je n'ai pas vu le film, mais je trouve que Dujardin ne ressemble pas bcp à Luke. Ceci dit, je me demande qui aurait pu correspondre au rôle...
E
mouaif, pas vu Lucky Luke mais j'ai lu de belles saoperies dessus...<br /> Sincèrement, j'avais lu pourtant de bonnes choses sur le petit Nicolas mais j'ai vraiment été déçu...
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