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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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22 septembre 2010

SIMON WERNER A DISPARU :MEMOIRE CINEMATOGRAPHIQUE

Réussir son premier film c'est  comme écrire un mémoire de fin d'étude. PATRICE GOBERT  nous livre le sien ( pardonnez moi ce mauvais jeu de mots) sur un plateau de cinéma. En 1 h 35, il montre ce qu'un bon réalisateur débutant peut faire avec ce qui compose la palette cinématographique en partant d'un synopsis qui tient la route. le plus simple en l'occurrence est souvent de partir du souvenir d'un moment vécu; le lycée par exemple : "j'ai grandi dans les Yvelines, à Plaisir, une ville qu'on trouvait si mal nommée souvent....On ne sortait pas de chez nous , c'était d'un ennui ouaté, ni coron , ni citée; juste une ville de pavillons qui se ressemblent tous et où il ne se passe jamais rien. On aurait tant voulu, même des choses atroces"..."J'ai opté pour ce film sur l'age adolescent. Des jeunes qui tentent de se définir et d'exister....Ils se sentent menacés et ont du mal à se projeter. Ce qui m'intéressais avait à voir avec la manière dont on fantasme sa vie mais aussi celles des autres. J'ai donc choisi une époque contemporaine ( début des années 90), puis on s'est finalement porté sur une époque difficilement identifiable pour donner une certaine étrangeté à l'ensemble et participer aux sentiments de ces ados de ne pas être tout à fait définis..." A partir de là, ce réalisateur battit son histoire de Simon Werner qui a disparu mais ses camarades de classe ignorent s'il s'agit d'un enlèvement, d'un suicide ou d'un meute. D'autres disparition suivront... . Son histoire est donc basée sur comment des ados ressentent, interprètent et vivent la disparition de leurs copains?

Une fois l'histoire mise au point, les dialogues affutés, la première mise en scène commande d'avoir quelques bonnes références qui peuvent servis d'exemples En y ajoutant sa touche de personnalité:

"j'avais été frappé par  " le démon frappe à ma porte" du chinois JANG WEN  qui commence sur un mode burlesque puis d'un coup bascule dans l'horreur...Cette façon de passer d'un genre à l'autre à du sens dans certaines narrations pour exprimer ce qui se passe dans la têtes des personnages. Mon idée était justement de rester à la croisée des chemins, de naviguer entre les genres. J'avais envie de commencer un peu comme un triller puis de passer d'un genre à l'autre, librement."

Fabrice GOBERT avait déjà affirmé cette attirance pour l'art du contraste et du contre pied dans des films courts.

Il construit son film en 4 genres différents, 4 personnages différents (copains du disparu), 4 caractères différents et donc 4 visions différentes de l'affaire qui les préoccupe (On revoit les scènes sous différents angles) Pour faire ressentir visuellement ces caractères le réalisateur se sert de ce qu'il a appris à faire avec une caméra (en mouvement pour filmer Jérémie,collée sur le visage pour Alice (Ana GIRARDOT), Baptiste le solitaire filmé en plans larges et l'autre la caméra embarquée avec lui) le tout sous l'impulsion d'un movie classique à la française. Pour ce qui est de l'art du contre pied il use du sportif qui à la jambe dans le platre, du comique qui est triste et drôle malgré lui, de l'intello mauvais en math et la wamp star du lycée qui est une intello.

Comme il faut bien habiller les genres pour leur donner plus de consistance, il a planché aussi sur les décors pour " aller dans le sens de leurs fantasmes. ...Pour le domaine je voulais que les maisons soient toutes les mêmes et qu'elles disposent d'un petit jardin ouvert. Il fallait qu'en plus on sente la présence d'une forêt à proximité. Je souhaitais aussi qu'il y ait un lycée d'époque en béton et ouvert vers l'extérieur. Qu'il y aity des pelouses, de grandes baies vitrées, de larges couloirs. J'ai opté pour celui de Boudoufle (Essonne)

Au final ce film démontre qu'il est possible de croiser plusieurs genres différents sans nuire à l'histoire, passer du teen movie classique au triller dramatique avec une séquence d'épouvante. La musique de Sonie YOUTH, roch anthracite et ethéré comme dit un critique, colle à l'univers étrange où le quotidien se fait menaçant"  et sert de bande son  pour donner un semblant de tranquillité dans cette ville qu'on découvre.

Au final ce film décalé montre que même jeune un réalisateur peut être aussi un créateur s' il y met un peu de sa personnalité et ne se contente pas de copier les différents genres et les différents films qu'il aime. Ici l'amour c'est ce qu'on offre au spectateur pour le divertir.

*

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Commentaires
M
beau défi que ce mélange de genres, on doit en sortir destabilisé!
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