CHINE: LE CINEMA S'EVEILLE...EN FRANCE.

Sur Canal+ aura lieu du 12 au 18 mai LA SEMAINE DU CINEMA CHINOIS; une excellente initiative qui nous permettra de découvrir 4 films d'auteurs (même sur petit écran c'est mieux que rien) et de voir où on en est, là bas, dans cette année olympique et dans la tourmente de la mondialisation:

Mercredi 14 / KEKEXILI ou la patrouille sauvage de CHUAN LU

des volontaires se lancent en guerre contre les braconniers.

jEUDI 15/ VOITURE DE LUXE de WANG CHAO

la détresse d'un vieux instit à la recherche de son fils dans une ville grangrénée par la corruption

STILL LIFE Chronique de JIA ZHANG KE

autour d'un immense barrage en construction

"LION D'OR à la MOSTRA DE VENISE"

VENDREDI 16/ RIDING ALONE pour un fils de ZHANG YINOU

HOMMAGE A LA CHINE : voyage d'un pêcheur japonais pour son fils malade, fou d'opéra.

De mon point de vue, on ne peut bien juger du cinéma Chinois sans connaître un peu de leur culture; de même que si les chinois se mettent à vouloir immiter le cinéma Américain çela abouti à des résultats catastrophiques.....

Si l'on considère que le cinéma est une forme de langage graphique , l'écrirure chinoise (calligraphie) peut aider à comprendre comment les réalisateurs Chinois abordent le problème du cinéma ( c'est du moins ce que je suppose).

L'écriture chinoise (trait au pinceau) a été inventée 1500 ans avant celle des européens. L'écriture graphique Chinoise décrit le monde naturel et les objets fabriqués. On aide, par la lecture, à reconnaître la formes des choses (on trace des traits dans un ordre obligatoire, avec 8 formes possibles maximum). Cette écriture est modelée par les images d'organisations sociales et idéologiques qui en font sa singularité. Il ne s'agit pas de mettre en mémoire, ni de communiquer, mais de mettre en scène divers éléments qui articulent le spectacle de l'Univers dans le quel l'Homme occupe la place centrale. Il sert à soutenir l'effort de structuration des représentations dans laquelle on fait figurer une situation à laquelle se rapporte une  image.

De ce point de vue, il y a une séparation entre le monde de la parole et celui de l'écrit. Que ce soit une succession de traits ou d'images, cela se fait toujours dans un ordre préalablement défini. C'est la matière pour que celui qui regarde déchiffre ce qui est montré.

Pour le Chinois, l'image, comme la calligraphie, est en même temps aussi peinture et poësie. C'est un univers qui est toujours à explorer; jamais pareil. C'est comme celà qu'il définit sa vitalité (le souffle primordial). Toute l'esthétique relie l'homme à son environnement cosmologique (mouvement profond de la vie universelle). L'art du cinéaste, comme du poête, du calligraphe ou du peintre (qui peut être une seule et même personne) consiste à retrouver ses mouvements pour transmettre comme des traces sur un support (l'écran). C'est en rien un simple embellissement, un surchamp recomposé, mais une exaltation profonde. Les images font échouer toute définition du monde. L'espace produit sa propre éclosion entre l'explicite et le support pour aboutir à l'épanouissement dans sa pleinitude finale. iL Y A UNE UNITE DU MONDE POUR QUI SAIT REGARDER.

L'image est l'organisation de l'élaboration graphique qui a une valeur de communication valorisante, enchevétrée dans une construction esthétique et idéologique. LE FILM CHINOIS est entre le miroir et le simulacre, comme la calligraphie.

"la voie chinoise est la voie de l'homme. Aussi longtemps que l'humanité existera la voie chinoise demeurera".

WANG TAU (1870)

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