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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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28 mai 2009

VISAGE :Un TSUNAMI¨POUR LA PROCHAINE "NOUVELLE VAGUE"

TSAI Ming-LIANG, ce réalisateur de 52 printemps a décidé de s'offrir un hommage serein sur François TRUFFAUT qui l'a émerveillé avec  ses " 400 coups" jadis.:

"tous mes films sont sereins en quelque sorte car j'observe toujours les choses avec cette sorte de Froideur, de distance" (entretien en 2001 (voir "Objectif cineam.com"). En cela, il se comporte comme Picasso qui a tout au long de sa vie de peintre a observé les oeuvres des peintres préférés pour s'en inspirer sans imiter, en réactualisant les oeuvres avec ses réflexions et ses sentiments personnels ("Je ne cherche pas , je trouve" Picasso).

"Je ne pourrais jamais trouver quelqu'un qui soit comme une projection de moi-même" (TSAI). C'est cette observation minutieuse des autres qui se sont exprimés avant lui qui permet aux grands artistes créateurs d'aller plus loin en se nourrissant de ce qui se dégage de chacun d'eux à travers les oeuvres que la critique qualifie de " chef-d'oeuvre".

TSI MING LIANG a bénéficié de la demande des musées nationaux de faire réaliser par un cinéaste un film dans lequel figure un représentant de la mémoire artistique. Tsai, qui connaissait Paris pour y avoir pour y avoir déjà tourné, n'a eu aucun problème à Choisir la mémoire de la "nouvelle vague"  qui avait démarrée à l'automne  1957.

Avec "Visage", ce créateur  nous fait découvrir , image après image, sequence aprés sequence, ce qui caractérisait le cinéma de Truffaut sans cacher que plus rien n'existe comme avant. Voilà pour la question de la structure de son scénario. Après comme il dit "la durée des plans dépend du jeu des acteurs...et cela dépend aussi des imprévus."

Ca n'a rien d'un film mélancolique sauf quand ça aide au mystère qui demeure. Il a accepté de modifier son scénario quand l'acteur fêtiche de Truffaut lui a demandé de pouvoir tourner sa scène dans le cimetière de Mont parnasse "Parce qu'il y avait pleins d'amis à lui et que c'était pas loin de chez lui".

Pour les séquences parisiennes, il s'est fait aider par Benoit DELHOMME qui connait aussi L'Asie, afin qu'il n' y ait pas de cassure entre TAIWAN et PARIS alors que le travail dans ces deux endroits est complètement différents et pas seulement au niveau de la lumière : "la manière TaÎwanaise de faire, même si elle est un peu archaique, permet d'être au plus proche de la réalité" .Ce qui caractérise tous les films de TSAI c'est que ça reste totalement une oeuvre personnelle "En faisant du cinéma, je souhaite dégager une sorte de réalité dans laquelle on retrouve mélangés le Grave et l'Absurdité (avec parfois des effets comiques)... Parce que dans la vie beaucoup de choses s'y retrouvent, ils n'ont pas qu'une seule spécifité". C'était pas gagné d'avance de reproduire l'ambiance des films de Truffaut, d'être d'aujourd'hui en étant proche du réel de l'époque, c'est à dire exprimer sa propre vision, sa propre expérience. il aurait bien aimé pouvoir observer Truffaut dans sa vie quotidiènne et en faire un objet d'observation pour son "VISAGE".

Une des particularité de TSAI c'est de souvent tourner dans le même décor (il déplace et modifie les objets); on retrouve donc dans "visage"  l'acquarium qu'il présente hors cadre mais qui reste la pierre angulaire des situations ( la pierre d'autel) qui dans les précédents films a vu grandir un poisson depuis sa rivière natale.

"Pour ce film , j'ai demandé au décorateur d'apporter une ambiance différente, avec des couleurs, etc. Un appartement, c'est comme une personne qui change de visage avec le temps; en changeant d'aspect, il montre ainsi qu'il vit" C'est pour celà sans doute qu'il a rappelé aussi pour son hommage, les acteurs préférés de Truffaut et de la"nouvelle vague": Bien sur Jean pierre LEAUD ( qui rentre dans le Louvre par le soupirail comme dans " les enfants du pont neuf "de CARAX), Fanny ARDANT, en y ajoutant pour le Diner Jeanne MOREAU et Natalie BAYE. Là encore pour comprendre les raisons de ce diner il faut entendre, ce que dit ce réalisateur : "Les répas permettent de retrouver une continuité par  rapport à cette famille qui s'ést un peu éclatée par rapport à " la Riviere" ( le premier film avec sa vedette préférée LEE KANG SHENG).. La modernité française sera incarnée par Laeticia CASTA qui dans le film est récrutée pour tourner la légendaire "Salomé" qui portera à Hérode (J.P Leaud) la tête de jean baptiste (Truffaut ?).

Ce film ne pouvait pas faire l'unanimité des "pour" et des "contre"; c'est exactement pareil que si vous allez à AIx pour voir l'exposition PICASSO -CEZANNE, vous trouverez toujours des visiteurs qui trouvent les oeuvres de Picasso, inspirées de Matisse, nulles et laides. Ils ont la même attitude que ceux qui "mettent un melon (cucurbitacé) à leur oreille en disant : je ne sent rien". Avec ce film, Tsai vous apporte sur un plateau ( cinématographique) la tête du héros de la "nouvelle vague" en sachant qu'ainsi il y a de grandes chances pour qu'on le canonise. Il nous présente Leatia CASTA la Française et LEE KANG SHENG la Chinoise, les égéries du "cinéma futur", que TSIA appelle de ses voeux d'artiste-poëte.

La mort de la mère du réalisateur a sans doute obligé ce fils à inclure dans son hommage une pensée particularière pour sa mère en transformant ce qui au départ devait être une comédie d'humour (noir) en drame, mais "visage" n'en reste pas moins un appel à la jeune génération pour qu'elle se lance dans le cinéma du futur en surfant sur une "nouvelle vague".

"VISAGE" c'est tout cela et c'est plus que la simple beauté apparente !

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