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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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23 septembre 2009

LONDON RIVER: DEUX CULTURES SOLIDAIRES

"LONDON RIVER" avait été concu pour le petit écran; cela avait motivé  que dans un laps de temps réduit (1h 26) ce télé-film Franco - Britanique  n'ait pas pour première motivation l'Esthétique cinématographique du Grand écran et la mise en scène du plan par plan fouillée. ici ce qui compte c'est le jeu des acteurs (comme au théâtre). Tout le film aurait plus être fait en intérieur: " tout ce qui m'importait c'était les personnages" Il voulait réalisé un film "spontané et intimiste " et à parfaitement réussi : "j'étais à CANNES pour participer au jury du festival, et de là j'ai pris un avion directement pour londres pour commencer le film. J'ai pas passé des semaines à penser au film à l'avance: je suis arrivé avec la tête claire.... Nous avions  un quartier de Londres, deux acteurs , quinze jours, et nous travaillons au jour le jour; il y avait peu de lumière, une équipe trés réduite"

Rachid BOUCHAREB ( le réalisateur d'"indigènes") a fait confiance à ses deux acteurs principaux pour, comme il dit: "remplir les personnages" en les laissant improviser lors des scènes qui étaient loins d'être toutes écrites dans le détails et en ne fermant pas la porte à la spontanéités des acteurs: " par exemple, quand on les voit en train de partager une pomme ou quand ils se séparent pour la dernière fois, je n'aurais pas pu écrire la gestuelle de cette embrassade qu'ils partagent, lui se tient fort et droit comme un arbre alors qu'elle s'agrippe à lui; pareil je n'aurais pas pu écrire la scène où le personnage  du père africain et musulman ( SOTIGUI KOUYATE) chante pour consoler Brenta, la mère anglaise, chrétienne) (Brenda BLETHYN), ça venait entièrement de lui. Il ressentait ce besoin de chanter alors il l'a fait". SOTIGUY savait depuis le tournage de "LITTLE SENEGAL" que RACHID tenait compte des avis des acteurs :"Après Little Sénégal , Rachid, m'a dit qu'il voulait à nouveau travailler avec moi, je ne désirais rien de plus que ça au plus profond de mon âme" . pour Brenda  c'est le fait d'avoir dù apprendre les rudiments du français qui l'a contrainte à improviser pendant le tournage, ce qui a ajouté à sa spontanéité; Rachid l'avait observée dans le film " secrêts et mensonges " de Mike LEIGH  qui lui avait valu un prix d'interprétation ( Cannes 1996); il a patienté un an pour pouvoir lui confier le rôle de cette mère anglophone .

"C'était rafraichissant de travailler comme ça, débarassé de l'obligattion de passer beaucoup de temps à préparer les scènes, à répéter, à penser aux prises de vue ". Il est évident que sans cette improvisation, sans cette complicité d'acteurs qui sont différents en tout, d'où ressort une complémentarité autour du problème qui leur est commun (la disparition de 2 enfants après les attentats de Londres), La solidarité qui se dégage dans ce film tourné comme un documentaire d'actualité n'aurait pas été crédible autrement. Ce serait resté au niveau du " Fait divers". Même si on a reçu un enseignement différent, un mode de vie différent, l'angoisse d'un père ou d'une mère qui est sans nouvelle de son enfant est la même . Ici la sagesse poétique de l'africain est confrontée à l'obstination Britanique. Je ne pense pas par contre que la culture Chrétienne soit plus ou moins raciste que la culture musulmane, mais c'est évident que les attentats quels qu'ils soient engendrent un réflexe de racisme collectif, alors que, comme le démontre le film, les individus plongés dans le malheur ou la peur sont plus tolérants et solidaires entre eux, même s'ils sont de raçes différentes ; "Mon film est moins sur les attentats qui engendre la rencontre entre deux personnages que sur le fait que ces deux personnes partagent leur désir de retrouver leurs enfants respectifs...LONDON RIVER est d'abord un drame humain, sur la manière dont les gens réagissent à de tels évènements, comment ils se trouvent dans un même endroit et se forgent leur relation".

Ce téléfilm devenu film a obtenu au festival de BERLIN le prix de l'interprétation masculine pour SOLIGUI KOUYATE  qui a fait ses preuves au Théâtre.

Ce film  nous conforte dans l'idée qu'avant même de dialoguer il faut se rencontrer, s'écouter et partager en respectant nos différences en toute circonstance, même dans les plus dramatiques. La GUERRE et les BOMBES n'ont jamais rien solutionner à court, moyen ou long terme , en ce sens ce film est aussi un message d'espoir et de PAIX partout , pour tous.

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