CANINE : LA TORTURE FAMILIALE DE L'AVEUGLEMENT
Ce film marque l'approfondissement de la cruauté familliale pour apprendre aux enfants jeunes qui n'ont pas encore perdu leurs "canines", à travers un long aveuglement, comme s'ils avaient été volontaires, pour s'opposer aux régles de la société en dehors de la famille, le jour où ils partiront. Le tortionnaire père est de ceux qui pensent que l'éducation de la jeunesse passe par la torture du doute et de la bonne conscience avec une soumission totale aux régles de vie de celui que l'on vénère et méprise pour son autoritarisme....
Dans "CANINE" de YORGOS LANTHINOS, primé à Cannes et à Stockholm, on nous présente un autre problème famillial que celui raconté dans "YUKI et NINA" (lire le précédent commentaire). Sa symbolique renvoie à comment se pratique une Dictature (ramenée symboliquement à une cellule familliale). La grèce a souvent été confronté à ce genre de dictature avec les "colonels". Le scénario décortique, symboliquement, les techniques auquelles on a recourt pour former la future relève. La difficultée dans ce genre de film c'est de le traduire esthétiquement pour pas que soit gommer l'histoire familliale qui reste une sorte de tragédie grècque de la famille moderne et aisée ( une villa spacieuse, moderne avec une pelouse verdoyante et une piscine de luxe entourée de haut murs ) déconnectée de la vie extérieure ( même le chat à des allures inquiétantes). Les trois adolescents qui forment la relève vont devoir apprendre à se soumettre au système éducatif du père/Patriarche après avoir été conditionné, dés leur naissance, par une vie de reclus qui les a renduts soumis, aveugles et crédules. Le cadet aura droit à une expérience sexuelle controlée, les filles seront confronté à l'inceste, afin de permettre à tous trois de s'affranchir des règles de bonnes moeurs du dehors. Cette éducation repose sur la manipulation psychologique et la succession de scènes vise à troubler le spectateur dans ses certitudes tout en essayant de le tenir en haleine pour la scène suivante.
YORGOS LANTHINOS a renoncé à se servir de la musique pour privilégier les plans fixes. Les silences et les couleurs chaudes et froides ajoutent à l'étrangeté de cette vie familliale qui mettent mal à l'aise celles et ceux qui sont condamnés au rôle de spectateurs transformés en voyeur malgré eux : "est-ce qu' en protégeant les enfants du monde extérieur on ne les transforme pas en monstres ?...C'est au specvtateur à interpréter les scènes en fonction de sa sensibilité.... Ce qui est sur c'est que je n'ai pas voulu influer ou donner trop de pistes parceque je suis persuadé qu'un regard extérieur apporte plus que ce que je peux apporter dans mon film;.... Je joue beaucoup sur les clichés de la famille...je ne cherche pas à séduire mais à choquer ...c'est juste une émotion bizarre, pas une théorie d'intellectuel.... C'estr un film sur la famille en grèce qui témoigne de la force du patriarcat, toujours aussi prégnante depuis l'antiquité...C'est basé sur la manipulation psychologique et sur l'ambiguité des bonnes intentions" -Y L-
Son montage est basé sur "l'émotion bizarre" qu'il dit avoir puisé chez SERGIO LEONE puis par l'étude de ROBERT BRESSON et MICHAEL HANEKE qui ont, à leur manière, une façon de raconter des histoires sordides (c'est son second long métrage). Lui, a voulu traiter une histoire sordide sur une " ton léger" comme il dit. Il ne prend rien au sérieux : "ça reste un jeu ludique de plaisir et de découverte pour connaitre les autre et se connaitre"
Les films grec restent en nombre limité " ça reste une lutte". Raison de plus pour encourager l'audace surtout s'il elle dérange .
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