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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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7 janvier 2010

INVICTUS :DES DESTINS HONORABLES

JE REPLONGE!

j'étais vraiment pas sur de trouver dès le début de l'année un film qui justifie une reprise des commentaires sur ce blog. Les films de cette première semaine n'étaient pas de nature (dans leur contenu) à faire dépenser des euros et j'étais parti dans l'idée que les retardataires feraient bien d'aller voir  le film sur le tarzan des temps futurs, même si on parle de la sortie cette année des télés 3 D ( entre 2500 et 3000 euros quand même). Et voilà que je tombe sur un film qui sortira le "13" avec deux personnes qui ne me laissent pas indifférent; alors tant pis, je replonge en esperant qu'après avoir traversé la mer du blog cinéma je me noie pas dans un verre d'eau filmique ?

*

"L'Homme honorable aime tous les hommes

et n'a de partialité pour Personne" -Confucius-

"INVICTUS" est la dernière réalisation de Clint EASTWOOD. Il traite d'un tournant dans l'histoire de l'AFRIQUE DU SUD sous l'implusion d'un Homme NELSON MANDELA que l'on peut qualifier d'Homme honnorable au sens entendu par CONFUCIUS.

Je suis de ceux qui pense que le cinéma n'est pas qu'une affaire d'ART et d'artiste mais d'hommes qui font travailler leur imagination collective pour  communiquer, échanger, s'exprimer et s'interroger en utilisant une pratique artistique (ici le film) qui façilite ce mode d'expression plus "universel" que n'importe quelle langue. Faire du cinéma un mode d'expression universel est une façon honorable de le rendre populaire sans rien abandonné de l'idéal humain.

"Invictus" est l'occasion de se pencher sur deux Destins "honorables"; tant pis si ce commentaire déçoit des spectateurs qui voient encore dans le seul cinéma de "divertissement" des films qui plaisent parce qu'ils ne font penser à rien pendant le temps qu'ils durent.

Je ne voyais pas Clint EASTWOOD choisir ce scénario inspiré du livre "Playing the enemy" (2008) de John CARLING comme sujet de film, même s'il n'a pas encore annonçé sa retraite de réalisateur de cinéma ( tant mieux);. Bien sur, on connait tous où va se tenir cette année la coupe du monde de foot-ball et on sait aussi que la coupe du monde de Rugby de 1995 s'est tenue aussi en Afrique du Sud avec cette image qui a fait le tour du monde du Président Mandela portant le  maillot Numéro 7 de François PIENAAR (un blanc de l'ex apartheid) capitaine de l'équipe vainqueur des SPRINGBOKS. Je suis convaincu que ce n'est pas cela qui a dicté le choix de Clint, ni l'influence de l'ami qui lui a apporté ce scénario..

Essayons pour commencer, de voir ce qui a pu guider la carrière de Clint EASWOOD aussi bien en tant qu'acteur que réalisateur. Enfant, il se retrouvait souvent seul et donc, comme il le disait lui même: "condamné à faire travailler son imagination". Il est devenu une sorte de  marginal rebelle malgré lui et sa carrure (1,95m adulte). Quand il se consacre, un peu, dans un sport c'est toujours des spécialités individuelles (golfe, tennis et maitre nageur), jamais des sports collectifs comme le rugby ou le foot. Seules les ballades en voitures avec le flirt à l'arrière présentent pour lui quelques intérêts (qu'il reprendra à plusieurs reprises dans ses film). Quand, après avoir beaucoup tatonné, il se tourne vers le mêtier d'acteur c'est encore pour des rôles d'individu solitaire, froid et rigide, qu'il incarne un militaire, un cow-boy ou un flic). Son caractère est celui d'un être renfermé (borné) qui se retrouve en politique dans l'esprit Républicain des politiques américains. Il faudra attendre ses dernières prestations d'acteur pour lui trouver une certaine grâce et sérénité; Dans les "contradictions" qui le caractérisent on relève aussi ses rapports avec la violence.

Lorsqu'il met la casquette de réalisateur, ce qui le caractèrise c'est de vouloir aller toujours plus vite et de miser sur la Spontanéité. C'est sa façon personnelle de mettre en scène pour réussir avec force et simplicité, même si cela n'a jamais été facile. Il a dù essuyer, y compris dans son propre pays, beaucoup de réticenses de la part des décideurs et quelques revers du public, avant de ramasser plusieurs trophés (juqu'à la légion d'honneur!).

Ce qui fait la grande qualité de cet homme c'est que jamais il n'a cherché à plaire, ni a emprunter des voies peu louables pour y parvenir. Chaque choix est motivé par son souci de communiquer, de s'interroger sur le pourquoi des choses qui se produisent, qu'elles soulèvent le coeur ou le rempissent d'espoir. D'espoir comme avec Invictus (l'invincible). J'espère que ceux qui se servent du sport, sur le terrain, les stades et en dehors, pour faire éclater partout une violence gratuite méditeront, intelligement, sur le message délivré par Mandéla et par ce film..

Oui, Clint EASWOOD est un réalisateur plus qu'"HONORABLE".

MANDELA -ROLIHLAHIA en Themblou- s'ignifie "enlever une branche d'un arbre" (mettre le trouble); NELSON MANDELA la jeté plusieurs fois le trouble mais toujours dans l'intérêt de son pays et des gens qui, blancs ou noirs, le font vivre. Issue d'une famille royale, celui qui réussira à devenir avocat et un homme politique engagé qui est toujours resté maitre de son destin malgrè 27 Ans d'isolement dans les  camps-prisons de l'Apartheid::"Aussi étroit sont les chemins, bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme, je suis le maître de mon destin et capitaine de mon âme" (poème de WILLIAM Ernest HENLY).

Devant ses juges, il finit sa déclaration en disant pour sa défense:

" toute ma vie je me suis consacré à  la lutte pour le peuple africain; j'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'un social libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble, en harmonie et avec les mêmes opportunitées. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et accomplir. Mais si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir" (26 avril 64 manifeste du Umkhonto)

Le choix du réalisateur est significatif de ce qu'il voulait faire, montrer, dire : se servir de la valeur image quI renferme les symboles afin d'évéiller chez le spectateur des questions enfouies. Il fait en sorte que sa vision de l'évènement qu'il traite soit respectée et comprise à travers ce qu'il montre et pas seulement à travers ce que le spectateur voit, en limitant l'arbitraire de ce dernier. Pour lui, l'Histoire humaine se marque dans son oeuvre à hauteur de la pratique artistique qu'il développe. Il ne cherche pas à faire un film engagé au sens politique du terme, ni de l'art pour l'art. Son parti-pris est celui d'un homme qui a besoin de comprendre ce qui se passe, qui se pose beaucoup de questions , qui assume ses propres contradictions.

Quand j'étais jeune et que je m'interresssais plus à la pratique de la peinture que du cinéma je me rappelle avoir été horrifié en lisant dans un livre ( "l'art pour quoi faire? de Michel Ragon) qu'il disait que PICASSO avait eu tord de peindre "Guernica", de puiser son sujet dans "cet effroyable merdier", alors qu'à l'époque les  visiteurs américains ne font pas le rapprochement avec les massacres qui s'opèrent au Vietnam et que les politiques espagnols puissent revendiquer de garder "Guernica" dont ils sont responsables. Comme si Picasso s'était illusionné sur le pouvoir immédiat de son oeuvre, de cette image-symbole, de sa révolte, et  qu'elle risquait de devenir, au fil du temps, un simple objet de consommation esthétique ( ce qu'elle n'est jamais devenue).

Dans INVICTUS  Clint donne lui aussi des élèments pour qu'à tout moment le spectateur qui regarde puisse reconstituer ce qu'il a voulu suggerer, montrer, dire au delà des apparences de l'image, le sens intime de son  film.

C'est sa manière à lui de se battre contre l'ignorance contre l'incompréhension, contre les préjugés, les nécessitées quotidiennes et contre ses propres contradictions façe aux élements contradictoires de l'histoire. C'est sa façon de lutter en se servant de l'outil cinéma pour la dignité humaine retrouvée et sur les moyens d'atteindre cet idéal, cette "conscience universelle" dont parle V. HUGO

C'est comme cela qu'il faut, me semble -t-il, juger de la pertinence du choix d'un sujet.; Pourquoi il est fait ainsi. Dans Incvictus le réalisateur ne traite pas de la Biographie de Mandéla, il ne raconte pas toute sa vie mais un épisode précis basé sur un évènement qui éclaire sur l'honnorabilité de cet homme-Président et sur ce qui s'est passé dans ce pays. Quand les films résultent de la pratique de tels réalisateurs on comprend que le cinéma n'est pas qu'une suite d'images en mouvement, mais bien un langage avec des codes (et pas des "signes" comme les mots) dans le quel certaines images (séquences) deviennent des symboles de la réalité concréte qui ajoutent à la qualité artistique (esthétique).

Comme MANDELA le reconnaissait lui même il a loupé des choses ( par exemple il a négligé pendant son mandat la lutte contre le SIDA) mais ici le souci de Clint n'est pas de peser le pour et le contre de ce qu'il a fait mais celui de montrer comment, une fois élu, il s'est battu pour la réconciliation nationale entre blancs et noirs alors que c'était pas acquis d'avance, même avec les siens, ne serait déjà entre noirs pour faire arrêter les rivalités sanglante avec les zoulou.

Mandéla avait compris que la réalisation de son idélal ne se ferait pas seulement avec l 'adoption d'une nouvelle constitution mettant définitivement fin à l'apartheid. Il profite d'un évènement international (la coupe du monde de rugby en Afrique du Sud) pour faire le symbole de cette réconciliation nationale qu'il souhaite et qui est un préalable incontournable pour un avenir meilleur et une reconnaissance internationale de ce grand pays. Il va donc travailler dans ce sens en s'appuyant sur 2 hommes blancs: un représentant politique du parti national des blanc et plus encore sur le Capitaine de l'équipe de Rugby, ce qui n'est pas gagné d'avance d'autant que les noirs, longtemps exclu des stades, ne soutiennent pas cette equipe de l'arpartheid qui à des résultats antérieurs qui sont loin de faire penser qu'elle peut remporter la coupe du Monde.

A chaque occasion qui se présente (discours, inaugurations...) le Président se montre un fervent supporter de cette nouvelle équipe nationale dans la quelle on a fini par inclure un joueur noir.: " de la fin de l'apartheide doit naitre une société dont toute l'humanité sera fière".

Clint EASTWOOD a lui aussi su se servir de cet évènement pour son film. Et les choix de MORGAN FREEMAN et  MATT DAMON pour incarner le Président et le Capitaine de l'équipe nationale des springboks, sont plus que Judicieux pour la réussite de ce film.

Oui,Clint EASTWOOD et Nelson MANDELA sont deux destins honnorables et "INVICTUS" un film à voir sans oeuillères ::"jetez dans la mer vos fusils, vos couteaux et vos machettes"

*

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Commentaires
L
Croisons les doigts... Mais en principe ça ne peut pas être (trop) décevant.<br /> Clint a un beau parcours.
C
a été comparé à John Ford, n'est-ce pas ?
D
Bonjour Alex, ce film fait partie des mes attentes de 2010 parce que c'est Eastwood et que j'aime bien les deux acteurs. J'ai lu des critiques un peu mitigées. Bonne fin d'après-midi.
M
hey salut alex, contente de voir que tu reprends tes articles<br /> bien sur que je vais voir ce film, du eastwood ça ne se loupe pas! tiens j'ai même affronté les grands froids pour voir avatar, que j'ai beaucoup apprécié , encore plus suite à ta lecture
E
je fais du dernier film d'Eastwood une priorité et un des films que j'attends le plus pr cette année 2010
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