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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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3 mars 2010

PRECIOUS FLEUR DU DESERT

Le choix des films que je commente n'est pas soumis à un réalisme commercial. Mon but serait plutôt d'essayer de me sortir moi même de ce conditionnement culturel du commercial et tant mieux si après m'avoir lu on va regarder les films retenus un peu différement.  J'essaie de comprendre ce qu'on nous donne à voir, donc forcement un tri s'opère ; après, lorsque mon choix de la semaine est arrêté, je lis tout ce qui tombe à ma portée surtout les commentaires des critiques, des spectateurs, les interwiew, les coulisses (internet ça aide) . Une fois tout ça réuni, je me lance à travers un panel de questions comme:

-Quelle est sa signification

- sa détermination

- son mode de structuration

- les effets esthétiques recherchés

-sa visée idéologique ( tous les films en ont une)

- le contexte économique et social a -t-il eu des incidences sur le processus final de la signification

Tout en oubliant pas que produire du cinéma c'est aussi produire ( donner à voir) du spectacle et que la fonction sociale du Film ça doit rester de l'art/spectacle.

Bref , c'est pas évident tout le temps pour rester simple et sincère en évitant  de jouer, malgré soi, les " donneurs de leçons" ou les "rabats joie".

Tout ça pour expliquer, sans expliquer, pourquoi je ne vous parlerai pas du dernier Roman POLANSKI.

A la place, après " l'arbre..." j'en viens au 2 en 1 que sont  " PRECIOUS" et "FLEUR DU DESERT". Esthetiquement le côté technique du premier a fait l'objet de beaucoup de critiques sur la médiocrité de sa technique (mise en scène académique, montage brut , accumulations de scènes pour soutirer des larmes...) mais en Amérique ce cinéma indépendant à fait un tabac au nombres de spectateurs et sans doute que le "bouche à oreille" aura  les mêmes conséquences en EUROPE.

Le second paraitra plus haute couture avec dans le rôle principal une Top modèle internationale, même si l'histoire d'une black obèse, illétrée et maltraité est quasi identique à celle de WARIS. En fait, je regrette que les deux réalisateurs LEE DANIELS et SHERRY HOMAN n'aient pas pu se rencontrer avant de faire chacun de leur côté ces deux films car cela aurait fait une trés grande oeuvre cinématographique au niveau de la signification tant les histoires se rejoignent sur le fond.

imaginez:

Harlem (Usa) une jeune noire quitte la maison de son père qui ne trouve pas immoral de la violer (il lui fera 2 enfants), elle arrive dans un autre taudis, celui où sa mère vit en croyant être sauvée et elle se retrouve avec un enfant à élever chez une mère qui se drogue et qui trouve rien de mieux que de battre sa fille et de l'humilier en se gardant bien de lui offrir un minimun d'éducation (école).

Pendant ce temps en SOMALIE WARIS ne connait pas une meilleure enfance, après l'avoir fait exciser à 3 ans,  son père  a décidé de la marier de force à 13 ans; elle s'enfuit, traverse le désert pour retrouver une grand mère qui lui fait quitter le pays pour la faire employée comme " bonne à tout faire" dans l'ambassade de Somalie en Angleterre; et là, elle est à nouveau cloitrée, traitée comme une esclave pendant 6 ans.

On comprend que ces deux jeunes filles n'attendent plus rien de la vie:" L'amour n'a rien fait pour moi, il m'a violée, il m'a rendu malade" dit CLAIREECE qui sombre dans l'obésité sans chercher à sortir de son illestrisme. Pis, elle est à nouveau enceinte. Violences, physique et morale, sont leur lot quotidien, a toute deux .

Ces deux films sont inspirés de "PUSH" (1996) un roman ? de SAPPHIRE et " FLEUR DU DESERT" autobiographie de WARIS DIRIE (1997), mais êtes vous certains de n'avoir pas lu dans les faits divers français pareils fait où un enfant se retrouve esclave au service d'une riche famille installée en Fance, ou le cas d'un enfant maltraité, violé dans sa propre famille et livré à la prostitution de l'entourage ?. Même l'excision ou les mariages forcés se continuent dans certaines banlieux.....

Autre point commun qui les motive, elles veulent s'en sortir avec une pareille rage de vaincre à celle qu'elles ont mis pour SURVIVRE, VIVRE PAR DESSUS TOUT!. Dans les deux films le sauvetage se produit avec l'entrée au collège pour PRECIOUS qui se prend à rêver devenir belle et celèbre, elle fantasme et se laisse porter par son imaginaire qui n'est pas dépourvu d'humour et par le déclenchement de la guerre en Somalie pour WARIS qui se retrouve à la rue et devient serveuse dans un fast food où elle se fait remarquer par un photographe de mode qui lui ouvre une nouvelle carrière de  manequin top modèl qui sera internationale ce qui lui permettra de rompre le silence sur la maltraitance des femmes africaines qu'on excise (mutile) " il est des blessures dont on ne guérit pas" -- Waris. Quand à GABOUREY SIDIBE, l'héroïne de Précious, elle déclare aux journalistes : " je me suis toujours sentie bien dans ma vie et dans mon corps, j'espère que mon conte de fées donnera de l'espoir aux filles comme moi, on peut ne pas être blanche et mince et accéder à la notoriétée" .

C'est là encore une idée qui justifie le rapprochement de ces deux films et leur vraie valeur respective. Non désolé mais nulle part existe un monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.....

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