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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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1 juin 2010

LA TETE EN FRICHE : LA TENDRESSE COMME PHILOSOPHIE

La tendresse bordel !; C'est ce que semble dire JEAN BECKER dans son dernier film " la tête en Friche". Et c'est vrai que dans les deux films qui sortent cette semaine la tendresse des " vieux" fait plaisir à voir.ici c'est  Gisele CASADESUS (95 ans! éxcusez du peu) et toute sa tête, qui donne la réplique à l'attentionné DEPARDIEU....

Mireille  a fait une grande carrière au théatre (COMEDIE FRANCAISE) et s'est vu offrir de jolis rôles au cinéma avec RAIMU, GABIN. Elle est associée à présent à DEPARDIEU " un professionnel qui arrive sur le plateau son texte appris....trés vite on s'est trouvé...C'est un homme charmant, quelqu'un qu'on a envie de prendre dans ses bras..." M C

Jean BECKER - 78 ans- est resté le réalisateur égal à lui même, toujours aussi réservé et qui à travers ses films met à la réflexion des spectateurs des valeurs universelles en étant sensible. longtemps assistant de son père jacques BECKER, puis assistant réalisateur de DUVIVIER et VERNEUIL, on peut dire qu'il a été à bonne école et que celà s'est retrouvé dans ses réalisations aussi bien au cinéma qu'à la télévision et même dans les films de publicité ( De 1966 à 1983).

Ce réalisateur discret et généreux a toujours trouvé les comédiens qui pouvaient être  le mieux dans les rôles de ses films ( BELMONDO dans LA ROCCA, ADJANI dans l'ETE MEUTRIER, VANESSA PARADIS dans ELISA, SERRAULT les enfants du marais, Thierry L'HERMITE "effroyables jardin", Suzanne FLON, DUSSOLIER, BALASKO...). Avoir l'idée de faire appel à Gisele Casadesus et à DEPARDIEU pour se donner la réplique sur l'idée de ce qu'est la Philosophie ( ce mode de vie qui procure la longévité) est bien la preuve que BECKER est resté le réalisateur à l'imagination débordante qui nous offre une autre version de "DIALOGUE avec mon jardinier" (2007) avec AUTEUIL et DARROUSSIN.

Comme disait un philosophe marxiste " Nous sommes tous des philosophes", Becker ajoute: il suffit de tomber sur la bonne personne pour s'en convaincre. C'est ce qui va arriver à l'ouvrier en salopette bleu qui sait à peine lire et qui, comme une majorité d'humains, peine pour avoir de quoi survivre, ne se sentant pas concerné par la culture qui, pour lui, reste un monde à part, ignoré, réservé à une élite; C'est  en mangeant le midi son sandwich sur un banc où une vieille dame semble se nourir de livres que va se produire un changement. De cet échange qui est pour elle comme "une bénédiction du ciel" à tout point de vue, va naitre une complicité qui va permettre, petit à petit, à celui qui avait la " tête en friche" dedans son jardin perso (son cerveau) de retrouver cette intelligence enfouie, qui ne demandait qu'à éclore pour égayer l'existence qui jusqu'alors n'était sensible qu'à ce qui lui était spirituellement possible (croyable). Becker, à travers ce film ambitieux, avance l'idée que la culture est un rapport de ce qui est vrai sans être forcement évident (ca ne va pas de soi). Cette vieille dame est une sorte d'éveilleuse de conscience qui au départ n'est ni vraie, ni fausse, mais  tributaire des comportements entre humains. A travers la dimension psycholoqique de son film BECKER  nous parle de la subjectivité: Besoin- Désir-  dans la conscience des individus. Il semble vouloir croire qu'à travers ce genre de rapprochement providentiel, malgré la différence d'age et d'éducation reçue, peut naitre une nouvelle conscience de classe ?

La philosophie réflèchit sur la totalité du vécu humain, elle ne crée rien. Elle développe la raison quand elle croit, comme dans ce film, en l'homme et en ses possibilités. DEPARDIEU est de ces acteurs qui  montrent avec maestria que pour avoir la sagesse, il faut dabord la maitriser tout en restant autonome et que si la non-violence n'est pas absolue, la philosophie reste une forme de dialogue qui refuse la violence.

Pour "la tête en friche" Becker n'a pas hésité à se faire assister pour le scénario de Jean Louis DABADIE.

*

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Commentaires
D
Bonjour Alex, je fais partie de ceux qui n'avait pas aimé "L'été meurtrier" vu à l'époque (qu'est qu'on a pu en parler lors de sa sortie). Mais Deux à tuer, Effroyable jardins, Dialogue avec mon jardinier m'avaient beaucoup plu (Ces films ont été "descendus" par les critiques et/ou par certains blogueurs). J'irais peut-être voir la Tête en friche pour Casadesus et l'histoire touchante. Bonne journée.
T
Ah, je vais aller le voir celui-là...
C
me plait déjà bien comme démarrage de l'histoire. On peut s'y retrouver.
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