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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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2 juin 2010

RABIA : UN TRAVAIL DE FOND DE CINEASTE

"RABIA" est un film qui mérite que l'on s'attarde pas seulement sur l'histoire mais plus encore sur tout le travail fait en amont pour le tournage. Ce travail technique minutieux explique pourquoi il a été remarqué dans divers festivals. Il peut servir de bon exemple pour des jeunes réalisateurs qui ne se contentent pas de mettre en image des histoires mais qui veulent vraiement embrasser la carrière de "REALISATEUR'.

SEBASTIAN CORDERO, réalisateur Equatorien, incarne la NOUVELLE VAGUE du cinéma sud américain.  Après avoir regardé et exploré beaucoup de films d'auteurs (TRUFFAUT,BUNUEL, LEONE...), puis s'être formé à la photographie, il a suivi l'école des scénaristes américains. Cette formation lui a permis de débuter dans la réalisation de films en ayant sa propre personnalité pour "enmener les spectateurs vers un monde nouveau, différent à chaque fois". Il cherche à ce que ses histoires soient le reflet du monde d'aujourd'hui avec les contrastes et les absurdités des sociétés qui le traversent. Ce qui implique d'avoir beaucoup de cohérence, y compris dans l'utilsation de personnages complèxes qui ne sont jamais tout blanc ou tout noir: " Je suis trés rigoureux dans mon travail, tout en suivant mon instinct.... J'aime mélanger les genres et marquer les conventions de chacun comme étant de différente couleur dans une palette.....ce sont les personnages qui dictent les changements de genre".

Pour RABIA il dit s'être souvenu du travail fait par POLANSKI. La Maison incarne le huit clos dans le quel, en un peu plus d'un an, va se faire la destruction des rapports humains dans une société de classe.

Il règle le problème de l'écoulement du temps ( résumer 365 jours en 113 minutes) par l'utilisation de plans séquences ; " il est important de faire ressentir au spectateur le temps qui passe et il faut donc utiliser des ellipses au sein de chacune des "Saisons"; j'ai donc opté pour l'utilsation des plans séquences, puis j'ai provoqué de faux contre champ pour souligner l'impossibilté  d'une relation normale entre les deux personnages, mais c'est au spectateur à les régler sur son regard...J'ai renoncé à privilégier le point de vue d'un seul des personnages car cela créait un déséquilibre au niveau du récit, j'ai donc alterné les points de vue".

Pour bien faire sentir et comprendre une des raisons d'être de ce film qui est de montrer les différences de comportements de gens de classe différente , Sebastian CORDERO dresse un parralèle entre l'homme immigré et le rat; tous deux se cachent dans la villa pour survivre: "les immigrés vivent dans un monde parrallèle et se cachent comme des rats; on ne les voit jamais.  La dégradation des bourgeois est plus discrète, ça se passe dans les discours et les apparences . Cela va jusqu'aux excès et au cynisme  ainsi qu'au manque d'amour"  (RABIA renvoit au rat et à la rage , la colère).

Il a apporté un soin tout particulier à la photographie ( influencé par MARTIN CHOMBI) ce qui a induit certains choix dans le scénario (il a confié la musique à Enrique CHEDIAK) et sur la musique qui aide à la narration par un travail stratégique du son. Pour qu'il rende compte de la déchéance physique, il a fait appel à la musique de CHAVELA VARGAS  qui a été souvent utilisée dans le cinéma espagnol  par Pedro ALMODOVAR. Il retient la deuxième version de "SAMBRAS" du chanteur Equatorien Julio JARAMELLO (repris par CHAVELA VARGAS).

L'histoire de ce film est inspirée par la lecture d'un roman de SEBASTIEN BIZZIO, mais pour des raisons d'élargissement du problème et des facilités financières ( plus facile de trouver des producteurs Espagnols qu'Equatoriens) , en accord avec l'auteur du roman, RABIA se passe en Espagne.

"Mes bras te chercheront

ma bouche t'embrassera

et je respirerai l'air

Cette odeur  de roses

Quand tu seras parti

je serai recouvert par les ombres

comment comprendre ce qui résonne"

(extrait chanson )

*

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Commentaires
D
Bonjour Alex, avec "Mourir comme un homme", c'est le film qui me tente ces temps-ci, période de disette cinématographique. Tu en dis du bien, ce n'est pas le cas dans d'autres blogs. J'avais vu la BA qui dégage le côté mystérieux de l'histoire. Je ne connais pas du tout l'intrigue, je verrai bien. Bonne journée.
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