A 5 H DE PARIS : AMOUR LA MUSIQUE NE PEUT PAS TOUT
LEON PRUDOVSKIY, scénariste Israelien livre son premier film long metrage (1 H 30) sur ce qui quelque part fait réver le juif moyen qui dans son pays est confronté à une situation de vie qui ne fait plus rêver depuis bien longtemps.
A aucun moment on ne trouve référence à la situation politique dans laquelle se trouvent plongés les habitants de la banlieu de TEL-AVIV. Le jeune réalisateur, jugeant que pour parler du conflit israelo- palestinien, il fallait être en mesure d'avancer des choses nouvelles, a décidé de se contenter de parler de l'Amour et des difficultées à en faire un concerto à deux pour réaliser nos rèves, surtout quand on est issu d'un milieu culturel différent et pourvu de caractères différents.
Comment rendre possible un amour durable entre un divorsé, sans autorité et sans ambition qui ne rève que d'aller un jour à Paris et une femme mariée de caractère, prof de musique qui n'a pas renoncée à être un jour pianiste concertiste ?
PRUDOSKY opte pour la musique et le mélange des genres : chansons populaires et musique classique. Il se sert de la musique pour mettre en avant les différences culturelles des deux personnages mais aussi pour communiquer, à travers elle et sa diversité, les sentiments que chacun epprouve pour l'autre. Elle sert en plus à contrebalancer les silences d'un quotidien qui reste quelconque, tristounet par moment. La voix de JOE DASSIN, les paroles d'Alain BARRIERE et le rythme d'ADAMO qui ont fait fureur dans les années 60 ( age tendre et tête de bois) tout ça finit par rapprocher deux êtres dans un langage qui reste universel.
Mais ce jeune réalisateur montre aussi que la musique ne peut pas tout ( hélas).
Il suffit qu'un mari rentre et décide d'enmener sa famille vivre au Canada pour que les sentiments amoureux se transforment en dilème, alors même que le rêveur fait des efforts pour soigner sa peur de l'avion qui doit le conduire jusqu'à Paris. Cet amour fragile qui s'est noué au fil des rencontre, des maladresses et des scènes souriantes peut, à tout moment, basculer du rève au drame.
Grace à un choix de comédiens excellents de vérité et de sensibilité, le réalisateur peut se livrer à une étude de caractères pour amener les spectateurs à comprendre tout ce qu'il veut lui faire partager de la réalité sur l'Amour. Pour lui, la culture peut aider à contrebalancer les difficultées que tout pays en guerre traverse. Mais il ne nie pas que ce sera long, difficile et pas évident, c'est aussi pour ça que le rève de PRUDOVSKY reste de faire du cinéma dans son pays afin, y compris, de mettre fin aux maladresses criminelles des politiques.
Pour ce premier film, certains critiques ont regretté que le montage et le tournage n'ait pas toujours été aussi judicieux et soigné (trop de séquences sont pour eux superflues car elles n'apportent rien de plus aux dialogue des deux amoureux) . A vouloir trop bien faire c'est vrai qu'il peut y avoir un effet stylistique redondant; c'est comme on dit des petites erreurs de jeunesse qui n'enlèvent rein à la qualité finale du film .
« L’homme n’est fort que par l’union. Il est heureux que par la paix. : Soyez fermes et non pas opiniâtres, soyez courageux et non pas tumultueux. Soyez libres mais non pas indisciplinés, soyez sensibles mais non pas enthousiastes. Ne vous arrêtez qu’aux difficultés importantes et soyez alors entièrement inflexibles, mais ne dédaignez pas les conventions de l’amour propre et ne mettez jamais en balance un homme et la patrie." ( Mirabeau député du Tiers Etat 1789)
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