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ESPACES interculturels CINEMA
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  • Plus seulement des spectateurs privilégiés mais des regards critiques sur tout ce que l'on nous donne à voir au Cinéma sur ses problématiques et son rôle. Ecouter -voir ce qu'est la vie.
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11 octobre 2010

AU FOND DES BOIS:lLES PARADOXES DU GENRE HUMAIN

Comme beaucoup de bons réalisateurs BENOIT JACQUOT a besoin de croire dans les histoires qui sont des faits divers ou des fictions pour en faire des films. Pour lui, l'amour qui est la première raison d'être du genre humain sur terre est, comme le cinéma , une affaire de croyance. alors que ni l'un ni l'autre ne sont ni évident, ni forcement logique:
"La croyance  dans le lien amoureux  est de croire celui ou celle qui vous dit je t'aime ...elle n'est jamais une certitude. C'est LACAN  qui disait que " l'amour c'est donner quelque chose que l'on n'a pas  à quelqu'un qui n'en veut pas". ( le premier essai de Jacquot était: "JACQUES LACAN psychanalise I et II" (1974); " ce film est un développement de cet aphorisme."

"AU FOND DES BOIS" souligne  que l'amoureux est souvent, presque toujours envouté, magnétisé, sous emprise et qu'aimer quelqu'un c'est nécessairement le hanter et être hanté...Je cherche à travers le film une solitude partagée" ( sur quoi repose un engagement amoureux ?.)..Dans ce film je laisse entrevoir l'inexplicable va et vient entre notre intériorité profonde et nos actes...Je veux qu'on le prenne et qu'on le garde comme un film où l'on pose sans arrêt des questions sans jamais les résoudre comme le célèbre aphorisme d'OSCAR WILDE: "en amour on ne veut faire qu'un , oui mais lequel?"

Ce film tiré d'un fait divers de 1865 est basé sur l'hypnose qui, à cette époque, divisait les scientifiques, et les personnalités de la vie civile (artistes, magistrats, romanciers, médecins...) : peut-on hypnotiser quelqu'un(e) est lui faire faire des choses qu'elle refuse ( La suggestion est elle inhérente au psychisme humaine ou  seulement sur des sujets pathologiques ?) Dans le film Jacquot fait de son héroïne une fille sujette aux vertiges et au somnambulisme  "La question de l'emprise et du consentement, de ce qu'on veut ou pas, ou de ce qu'on ne veut pas malgré  ce qu'on veut, m'a intéressé ....Dans ce film je voulais cette ambivalence tressée par le vertige" J'aime particulièrement les films hollywoodiens de la période LANG, HITCHKOCK, PREMINGER,TOURNEUR où l'hypnose était très présente."

Pour ce film co-scénarisé avec JULIEN BOIVENT sans se soucier, dans un premier temps de tout ce qui était relaté sur cette affaire (archives, procès verbaux de jugement...).Puis ils ont imaginés des scènes pour faire un film qui tienne la route , imaginer des dialogues où faire parler le mendiant dans un autre langage qui ne colle pas forcement avec ce qu'était la réalité que l'on ignore aujourd'hui. Ils inventent la naissance d'un fils mais en laissant planer le doute sur qui veut envouter qui? "On peut d'abord se demander si tout ce que cette fille a vécu elle ne l'a pas justement vécu pour se départir de l'emprise paternelle; mais on peut se dire aussi qu'elle se fait faire un enfant par quelqu'un  avec qui elle ne peut pas ni mentalement, ni socialement rester. Du coup, en niant la paternité de cet enfant, elle s'immacule, elle se rend sans faute en se faisant admettre par la loi sociale puisque c'était contre son gré, qu'elle est toujours vierge (la scène où elle vient montrer son enfant au violeur(?) est montrée comme une peinture de la vierge à l'enfant de la renaissance); Lui seul  et elle savent comment est né leur fils. Dans le fait divers de 1865 l'accusé crie au juge qu'il est LE FILS DE Dieu; il reconnaissait l'avoir violé mais parce que c'était impossible de résister contre la force mystérieuse qui le hantait et l'avait hypnotisé comme lui avait hypnotisé cette jeune fille chez qui le père lui avait offert son hospitalité. (Condamné à 12 ans de prison).

Le décor choisi est une forêt ou rien n'est plat. Montées ou descentes sont là aussi pour rappeler au spectateur l'idée d'ascension ou de chute toujours possible. sur des chemins escarpés. Pour l'accompagnement musical, il a demandé un concerto pour violon à BRUNO COULAIS " sa partition très riche, très contrasté, m'a permis de voir mentalement le film avant même de l'avoir tourné". Cela remplace agréablement les effets spéciaux qui sont absent de ce film.

Le pouvoir de sujétion psychologique  existe-t-il chez certains individus, et si cela était qu'est ce qui les empêcherait de transformer  leurs adversaires en automates ? ( ça rejoint ce que je disais dans mon commentaire précèdent sur "INCEPTION" qui traite du même sujet sous une forme  moins classique).

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